Le Haut Conseil pour la Réconciliation et l’Unité nationale (HCRUN) et la Commission nationale des droits humains (CNDH) ont rencontré ce lundi 6 mai 2019 à Ouagadougou, des journalistes, pour faire le point d’une mission conjointe que les deux institutions ont effectuée à Yirgou, localité située au Centre-nord du Burkina, où un drame a causé la mort de dizaines de personnes. Ces deux institutions demandent au gouvernement de «diligenter les enquêtes» pour éclaircir l’affaire.
Après avoir rappelé les faits qui se sont déroulés le 1er janvier 2019, le président du HCRUN, Léandre Bassolé a indiqué que son institution et la CNDH ont mené une mission conjointe qui a séjourné durant cinq jours parmi les protagonistes du drame. L’équipe a alors constaté «les accablantes conséquences de ce conflit à relent ethnique». Et, pour atteindre son objectif, l’équipe de la mission conjointe a mené des enquêtes dans sept localités à savoir Bagrin, Korko, Foubè, Biguélé, Barsalogho et Kaya.
«Au total, 150 personnes ont été interrogées à partie d’un échantillonnage raisonné», a dit M. Bassolé qui a noté comme difficultés de cette opération, «le délai écoulé entre la survenue des événements et le déploiement de la mission sur le terrain, la situation sécuritaire précaire de la zone de l’enquête et le délai imparti pour réaliser la collecte des données».
A l’endroit du gouvernement, les deux institutions demandent de «diligenter des enquêtes judiciaires pour la manifestation de la vérité sur les événements du 1er janvier 2019 et entreprendre toute action afin que justice soit rendue; prévoir un mécanisme d’assistance judiciaire au profit des victimes ainsi qu’un mécanisme de protection des témoins et des victimes; recenser et prendre en charge les personnes ayant un besoin de prise en charge psychologique et œuvrer à la consolidation de la cohésion sociale à travers des actions multidimensionnelles de communication», entre autres.
«Ce que souhaitent les déplacés actuellement, c’est de pouvoir repartir dans leur localité d’origine. Ils veulent qu’on sécurise leurs villages pour qu’ils puissent y retourner», selon les conférenciers qui ont souligné que même avant les tueries de Yirgou, le problème d’insécurité se posait dans cette partie du pays.
Interpellés sur le nombre des victimes des meurtres de Yirgou, ils ont répondu qu’ils n’ont pas orienté leurs investigations dans ce sens. Toutefois, selon des témoignages, des personnes qui avaient été déclarées disparues au début de l’affaire par leurs proches, ont réapparu après.
Par Bernard BOUGOUM