Accueil A la une Terrorisme au Burkina: 4 catholiques tués, Marie profanée

Terrorisme au Burkina: 4 catholiques tués, Marie profanée

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Ph. d'illustration (c_africa.la-croix.com)

Des individus armés ont enlevé et exécuté lundi en début d’après-midi, à Zimtenga (25 km de Kongoussi, province du Bam), quatre personnes, alors qu’elles venaient de transférer une statue de la Vierge Marie dans une localité voisine. Implacable, cette information de nos confrères de l’Agence d’information du Burkina (AIB) a dû en refroidir plus d’un. La nouvelle tombe sur le sable encore chaud qui a recouvert, le lundi 13 avril, les tombes des six personnes dont le prêtre, Siméon Niampa, assassinées par des individus armés non identifiés-encore eux-à Dablo, province du Sanmatenga, centre-nord du Burkina, le dimanche 12 avril. Tout porte à croire que c’est une nouvelle page qu’ouvrent ces hommes sans foi ni loi, dans le livre macabre qu’ils ont ouvert sur le Burkina Faso, depuis 2016, date des premières attaques terroristes au Pays des hommes intègres. La liste macabre s’allonge donc et nul ne saurait en prédire la fin, surtout pas les pasteurs de brebis qui pourraient vite céder au désarroi, malgré leur foi en Dieu. Pourtant, les lieux de culte étaient épargnés, jusqu’aux deux premiers assauts, l’un contre le temple protestant de Silgadji, dans la province du Soum et qui a fait, fin avril dernier, six morts, et l’autre le dimanche 12 mai, contre une église catholique à Dablo. Pourquoi cette hargne désormais ouverte contre les chrétiens, dans un Burkina Faso où la tolérance religieuse, jusqu’ici en tout cas, est comme sacrée?

Ces attaques font une fois de plus la preuve que dans leurs entreprises meurtrières, les terroristes ne sont guidés par aucune prescription du Coran qui enseigne Dieu amour, mais plutôt par des desseins secrets. Ils tirent même dans le tas, sans distinction de sexe, de nationalité, ou de religion. Comme nous l’écrivions dans un autre éditorial sur ce même site, ce n’est pas la première fois que les «fous de Dieu» s’attaquent à des «enfants de Dieu». Mais ils les trouvaient ailleurs et donc loin des «maisons de Dieu». Rappels: le vendredi 15 février de cette année, alors qu’il revenait du Togo, le «salésien» espagnol, Antonio Cesar Fernandez a été abattu en territoire burkinabè. Avant lui, le dimanche 13 août 2018, deux cheikhs kowétiens, éminents chefs musulmans ont trouvé la mort dans l’attaque terroriste qui a visé le restaurant Aziz Istanbul, sur l’avenue Kwame Nkrumah, en plein cœur de Ouagadougou. Walid Al-Aly, grand imam de la capitale de l’émirat et Fahd Al-Husseini, l’un des responsables de la prédication au Koweit ont été tués, tout comme les trois étudiants du Mouvement sunnite du Burkina Faso (MSBF) qui les accompagnaient dans ce dernier dîner. Le curé de Djibo –encore- lui est porté disparu, après son enlèvement le dimanche 17 mars dernier. Même si les rumeurs sur sa mort par pendaison qui ont circulé sur les réseaux sociaux ont été démenties par la hiérarchie de l’église catholique, il n’en demeure pas moins que l’abbé Joël Yougbaré reste introuvable.

En attendant une riposte forte de la part des Forces de défense et de sécurité que les prières des fidèles chrétiens accompagnent tous les dimanches dans leur lutte contre les forces du mal, il est désormais à craindre une baisse de fréquentation des Eglises, temples et autres mosquées où les Burkinabè se rassemblent pour vivre leur foi en communion. C’est sans doute l’objectif de ces «individus armés non identifiés»  qui, en plus de semer le chaos dans le pays et détruire le vivre-ensemble des Burkinabè, s’abritent derrière le masque hideux du terrorisme pour tuer empêcher toute vie, quelle qu’en soit la forme. Mais qui donc les arrêtera? Question d’autant plus alarmante que les terroristes semblent toujours avoir une longueur d’avance sur l’armée burkinabè, qui, malgré le professionnalisme et la détermination de ses éléments, peut peu. Pourtant, il urge que ceux qui nous gouvernent s’attaquent à ce cancer qui se métastase, et détruira, si la bonne réplique n’est pas assenée aux terroristes, un pays qui pourtant était, il n’y a pas si longtemps, loin du péril terroriste. Sainte Marie, Mère de Dieu, Priez pour nous pauvres pécheurs, maintenant et à l’heure de notre mort. Amen. Ainsi prient les catholiques pour le Burkina, à la fin des célébrations dominicales.

Par Wakat Séra