Dans une déclaration relative à l’évacuation sanitaire de Djibrill Bassolé, le ministre burkinabè de la Justice, René Bagoro, a fait savoir que le mouvement d’humeur des avocats contre le dysfonctionnement de la justice au Burkina Faso est la cause du blocage de la décision de transfert du malade dont l’état de santé alarme l’opinion nationale et internationale.
En réaction, le Bâtonnier, Me Paulin Salembéré, dit être étonné que l’autorisation de sortie du général soit liée au mouvement des avocats, selon une information de Radio Oméga.
«Je veux bien que le ministre trouve des arguments pour justifier la léthargie du tribunal militaire, mais vous pourrez vérifier auprès du tribunal militaire qu’il n’y a pas eu une audience militaire pour statuer sur cette demande. Si tel était le cas la décision émanerait du tribunal et non du président de tribunal et non pas une simple lettre du président adressé à ses conseillers. Pour ma part, nous nous excusons pour les déclarations du ministre qui fait des déclarations qui ne reflètent pas la réalité de la situation », s’est épanché le Bâtonnier.
Me Salembéré poursuivant dans sa réaction a expliqué que le général Djibril Bassolé a déjà bénéficié d’une autorisation de sortie qui lui a permis d’avoir des soins à l’étranger. «Selon la déclaration du ministre, pour obtenir cette autorisation de sortie, il y a eu une audience au cours de laquelle le tribunal militaire s’est prononcé sur une éventuelle demande venant de ce dernier. Mais il n’en est rien», a-t-il précisé.
Le Bâtonnier ajoute: «Le 19 février 2019, l’avocat du général Bassolé aurait adressé une demande de sortie pour des soins au président du tribunal militaire. Et à la même date, par correspondance, le président militaire lui aurait accordé un avis favorable à la demande».
Par Wakat Séra