Selon le tout premier indice de l’engagement ouest-africain à réduire les inégalités 2019, élaboré par Oxfam et Development Finance International (DFI), les gouvernements d’Afrique de l’Ouest sont les moins engagés d’Afrique dans la réduction des inégalités.
Oxfam en Afrique de l’Ouest et DFI lancent le tout premier rapport régional sur l’indice de l’engagement à réduire les inégalités (indice ERI). L’indice mesure, compare et classe l’engagement des gouvernements ouest-africains sur trois piliers : les dépenses publiques, la fiscalité et le marché du travail. Le rapport comprend également une analyse régionale du domaine de l’agriculture et des droits fonciers.En plus d’être le continent le plus pauvre, l’Afrique est aussi un des plus inégalitaires, avec certaines des concentrations de richesse et de revenus les plus extrêmes au monde. Les inégalités en Afrique de l’Ouest ont atteint un niveau critique, les gouvernements de la région sont pourtant moins déterminés à les réduire que ceux du reste du continent.
Alors qu’un groupe restreint mais croissant de citoyens de la région devient incroyablement riche, une nette majorité d’entre eux n’a pas accès aux éléments les plus essentiels d’une vie digne, tels que l’accès à une éducation de qualité, aux soins de santé et à des emplois décents.
« Cet indice révèle que : les gouvernements ouest-africains exacerbent les inégalités en sous-finançant les services publics, tels que la santé et l’éducation. Il montre également que les gouvernements de la CEDEAO sous-financent le secteur agricole, tout en sous-taxant les entreprises et les plus riches, et en ne luttant pas efficacement contre l’évasion et l’évitement fiscal ainsi que la corruption. C’est inacceptable », a déclaré Adama Coulibaly, directeur régional d’Oxfam en Afrique de l’Ouest.
Le rapport présente également un agenda politique ambitieux visant à lutter contre les inégalités en Afrique de l’Ouest, à la fois pour les gouvernements nationaux et pour la CEDEAO.
« La crise des inégalités en Afrique de l’Ouest n’est pas une fatalité. Sans un effort radical dans l’engagement à la réduction des inégalités, la crise ne fera que s’aggraver. Les gouvernements peuvent construire un avenir meilleur pour tous, y compris les femmes et les filles qui sont les plus touchées par les inégalités – pas seulement pour quelques privilégiés « , a déclaré Joel Akhator Odigie de l’organisation régionale pour l’Afrique de la confédération syndicale internationale (ITUC-Africa).
Oxfam lancera cet indice avant le forum politique de haut niveau (HLPF) de l’ONU pour le développement durable qui commence aujourd’hui à New York et exhorte les gouvernements des pays d’Afrique de l’Ouest à donner la priorité à la lutte contre les inégalités. 2019 marque la quatrième année de mise en œuvre des objectifs de développement durable (ODD), la réduction des inégalités étant un des 17 ODD.
« Il est temps que les gouvernements ouest-africains de marquer un tournant. Pour renforcer leur engagement, les gouvernements ouest-africains doivent promouvoir une fiscalité progressive, augmenter les dépenses sociales, renforcer la protection du marché du travail, investir dans l’agriculture et renforcer les droits fonciers des petits agriculteurs. Nous ne pouvons pas vaincre la pauvreté sans lutter contre les inégalités. » a déclaré Adama Coulibaly, directeur régional d’Oxfam en Afrique de l’Ouest.