En général, Soumane Touré se réserve pour chaque 30 mars, date de la rentrée politique du Parti de l’indépendance, du travail et de la justice (PITJ) dont il est le secrétaire général. Cet entretien est donc l’une de ses rares sorties au cours de laquelle, il a accepté analyser l’actualité nationale pour les lecteurs de Wakat Séra. Constant et bien assis sur ses convictions, M. Touré estime, entre autres, que « la situation sécuritaire actuelle est une conséquence de l’insurrection d’octobre 2014 ».
Wakat Séra : Comment se porte M. Soumane Touré ?
Soumane Touré : Par la grâce de Dieu je me porte bien. J’ai 71 ans, mais comme vous me voyez, je rends grâce à Dieu. Le parti se porte bien aussi. Je peux dire même que le parti se porte très bien. Sans fausse modestie, il a pu jouer le rôle qui est le sien, celui d’un parti d’avant-garde, depuis bientôt neuf ans. Depuis 2010 que cette affaire d’article 37 a été annoncée par Roch Marc Christian Kaboré, alors président du Congrès pour la Démocratie et le Progrès (CDP), c’est notre parti qui a été le premier à réagir en appelant à la résistance contre la modification de cette disposition. Depuis lors le parti a été là, jouant son rôle constitutionnel qui est d’informer, de former et d’éduquer le peuple, de l’éclairer pour la marche des affaires et l’évolution politique.
Vous vous portez bien, le parti également, mais vous semblez regarder la scène politique à distance ?
Nous l’avons dit et nous sommes cohérent, les choses ne se passent pas conformément à la Constitution depuis la démission de Blaise Compaoré en fin octobre 2014. Il n’y a pas eu une transition conformément à l’article 43. Par conséquent, tout ce qui a été fait après, c’est dans l’illégalité. Vous n’y avez pas cru jusqu’à ce que l’on commence à remettre en cause les libertés, avec leur nouveau Code pénal. Cela a fait une levée de bouclier, mais ils n’en ont cure, ils continuent… Nous, nous ne prenons pas part à leurs élections ou autres parce que nous sommes toujours en désobéissance civile. En 2015 nous avons expliqué et justifié les raisons de cette désobéissance. Rien n’a changé et donc nous ne prenons part à rien. Ce sont des usurpateurs pour nous.
Nous pensions plutôt que c’est parce que la gouvernance du régime du Mouvement du Peuple pour le Progrès (MPP) ne vous convient pas…
Il n’y a aucune surprise pour nous, et même pour vous, normalement… Quand en 2014, le MPP a été créé, nous avons annoncé à tout le monde que c’est une association de malfaiteurs et de criminels. Il n’y a rien de bon à apprendre d’eux. Ce sont eux qui ont animé les 27 ans de régime de Blaise Compaoré, au point qu’à un certain moment les gens se plaignaient que ce sont toujours les mêmes. Ils sont comptables de tous les crimes sous ce régime. La preuve, le crime politique le plus grave, la modification de l’article 37, c’est Roch le président du CDP, après un congrès de son parti qu’ils ont pris une résolution pour modifier l’article 37, jugé par eux, antidémocratique.
Mais ils ne sont pas restés jusqu’à la fin, peut-être qu’ils ont compris entre temps…
Ils n’ont rien compris ! Ils se sont rendus compte plutôt que Blaise ne voulait plus d’eux. Ils ont créé un parti, mais c’est pour faire pire ; l’insurrection qui était prévu dans la loi comme un crime puni d’une peine de prison entre 10 et 20 ans. Le 14 juillet 2017, lors d’une conférence de presse, nous avons sorti des interviews de Salifou Diallo à Jeune Afrique où il disait que ce sont eux qui ont organisé l’insurrection. Il faut les arrêter et les boucler. Nous nous sommes adressé au Procureur général. Dans la zone de Fada, il y a eu une émeute et des gens ont brûlé des choses. Ils ont été jugés et condamnés à payer des dommages et intérêts aux concessionnaires de la zone de chasse.
Mais l’insurrection, n’était-ce pas un mal pour un bien ?
Quel bien ? Vous avez les conséquences de l’insurrection. Dès la Transition, avec le coup d’Etat de Yacouba Isaac Zida, nous, nous avons dit que c’est une transition batarde. Ils ont transféré toutes les affaires civiles, politiques et militaires au palais de Mogho Naaba. Tout le monde s’est levé pour la dissolution du Régiment de Sécurité présidentielle (RSP). Nous avons appelé Gilbert Diendéré, il était assis où vous êtes assis, nous lui avons dit que nous sommes contre la dissolution du RSP, parce que le faire, c’est désarmer le pays. C’est le seul noyau opérationnel de notre Armée. Si vous le faites, il va nous arriver n’importe quoi. Ce n’est pas ce qui arrive ? En 2015, nous avons appelé le Chef d’Etat-major général des Armées, Pingrnooma Zagré, à rentrer en caserne avec ses militaires. Cela pour éviter que le monopole de la détention et de l’usage des armes reconnus aux Forces de Défense et de Sécurité (FDS) ne soit rompu, éviter que des factions se créent dans l’Armée… Nous avons été interpellé pour ça ! Aujourd’hui vous voyez, le pays est à terre à tous les niveaux. Est-ce que vous avez l’impression que le pays est gouverné ? Depuis l’indépendance, on n’a jamais eu des gouvernants aussi incapables !
Vous êtes donc d’accord avec cet homme politique qui a dit que le malheur du Burkina Faso, c’est d’avoir Roch Kaboré comme président… ?
Nous avons dit ces choses bien avant ! Nous avons dit que toute la classe politique a failli, les organisations de la société civile avec.
Et vous aussi avec…
Non non ! Depuis la Transition, nous avons dit que tout ce qui est fait est nul et de nul effet. On s’est démarqué. Ha non, pas nous avec ! Ils disent avoir fait l’insurrection pour empêcher Blaise Compaoré de modifier un seul article, mais quelqu’un vient suspendre toute la Constitution, et dissoudre l’Assemblée nationale et on est d’accord avec lui ! Après ça, l’opinion internationale nous soutient. Alors qu’avant ça, il y a eu un précédent au Mali. Sanogo a fait son coup d’Etat et tout le monde a dit qu’il ne peut pas garder le pouvoir. Il refuse et on met un embargo sur le Mali. Sanogo a été obligé de céder le pouvoir au président de l’Assemblée. Dans notre cas, la communauté internationale est complice des putschistes. Pourquoi n’avoir pas obligé à installer Soungalo Ouattara qui était président de l’Assemblée nationale, comme président de la Transition ?
Vous êtes focalisé sur l’insurrection et la Transition, est-ce qu’il n’est pas temps d’allers vers autre chose et s’ériger en force de propositions, surtout au regard de la situation sécuritaire ?
On ne peut pas tourner la page de l’insurrection. Parce que ce sont les conséquences de l’Insurrection que nous vivons. Même la situation sécuritaire actuelle est une conséquence de l’insurrection d’octobre 2014. Quand ce n’était pas encore gâté, nous avons appelé le chef d’Etat-major général des Armées à rentrer en caserne avec ses militaires afin que l’Armée soit réorganisée pour être à la hauteur des défis sécuritaires à venir. Ils ne l’ont pas fait, bien au contraire, nous avons été interpellé. Tout acte politique a ses conséquences.
Pour vous, quelle est la solution à cette situation sécuritaire ?
La solution, c’est de renouer avec notre Constitution. Que l’on mette en place un sénat, tel que c’était prévu. Les règles de notre vivre ensemble, et les règles de gestion de l’Etat se trouvent dans la Constitution. Une fois que cela est bafoué, c’est foutu.
Mais actuellement le Burkina Faso marche selon la Constitution…
Quelle Constitution ? Je regrette! Vous n’êtes pas là ou quoi ? Qu’est-ce qui est conforme à la Constitution ? Que l’on te fasse un nouveau Code pénal ou que sais-je encore, c’est ça la Constitution ? C’est cet esprit qui est derrière la nouvelle Constitution. Chercher à se dédouaner et que tout ce qui s’est passé sous l’ancienne Constitution passe par perte et profit. Mais non ! Il faut les juger. Ils avaient promis que lorsque la justice aura besoin d’eux ils vont répondre. Mais quand Diendéré a cité Roch, il est parti ? On me dira que c’est le président du Faso, c’est faux ! Le président Kenyan, à peine élu, on a eu besoin de lui, à la Cour pénale internationale, il est parti répondre et est rentré chez lui.
On nous brandit la peine de mort, mais on n’avait pas besoin de modifier la Constitution pour cela. C’est le Code pénal, il faut modifier. Le seul changement, c’est d’avoir inscrit dans la Constitution que Ouagadougou est la capitale du Burkina Faso. Dans combien de Constitution au monde, la capitale est inscrite dans la Constitution ? C’est sur une base ethniciste que cela a été fait.
La grogne sociale est-elle aussi une conséquence de l’insurrection ?
Les syndicats ont failli ! Le mouvement syndical a failli par rapport à ce que les devanciers ont fait. Chaque fois, c’est le mouvement syndical qui a demandé le retour à une vie constitutionnelle normale, mais quand il y a eu l’histoire de l’article 37, on ne les a pas entendus. On a fait des coups d’Etat, vous n’avez pas réagi. Avec la réaction tardive au coup d’Etat de Diendéré, ils se sont enfoncés dans l’impasse. Le mal est né des promesses faites aux syndicats sous la Transition, surtout après la tentative de coup d’Etat de Diendéré. Après, le régime actuel est venu, dans sa démagogie, et la peur de la Justice et a fait un boulevard aux magistrats. Mais ça c’est le droit administratif. Comment tu peux avoir bac plus 4 et toucher plus que ton enseignant qui a un bac plus sept et autres ? Voilà que tout le monde demande qu’on ajuste pour eux. Vous vous rappelez que les travailleurs du ministère en charge des Finances ont discuté avec le gouvernement et ont décidé de tenir secret le contenu de leur accord. Mais après quand ils partent en grève, c’est eux qui savent pour quelle raison !
Un syndicat qui accepte d’avoir des accords secrets avec le gouvernement ? Mais c’est la trahison ! C’est ce que ça donne quand les syndicats se laissent embarquer par des partis politiques et ne suivent pas leur ligne de conduite. Le syndicalisme est la meilleure façon de faire la politique, mais avec des limites. Il n’y a pas de conquête du pouvoir. Ils posent les problèmes réels. Vous voyez tout ce que votre insurrection a amené ? La solution, c’est de balayer tout, et on reprend les choses. La Constitution sur laquelle, nous sommes tous d’accord est celle de 1991, adoptée par référendum. Même si Blaise Compaoré ne l’avait pas dit, on sait ce que l’article 43 dit.
A vous entendre, c’est comme si mis côte à côte, vous préférez Blaise Compaoré à Roch Kaboré ?
Il n’y pas des gens qui ont plus combattu Blaise Compaoré que moi. Je ne préfère pas Blaise ! Dès décembre 2014, nous, nous avons dit que nous ne comprenons rien au fait que Blaise ait été exfiltré pour des raisons humanitaires. Donc on ne peut pas le garder au Burkina Faso, et le sécuriser ? Conformément à la Constitution, il a le statut d’ancien chef d’Etat. Tous les chefs d’Etat renversés avant lui sont restés ici et ont été sécurisés. Qu’est-ce que Blaise cherche dehors ? Il faut qu’il revienne ! Si vous ne le faites pas venir, un jour vous aurez à répondre de ça.
Mais est-ce à Roch Kaboré de faire venir Blaise Compaoré ?
Oui c’est à lui de le faire. Il est le président, le garant de l’unité nationale. Il a juré de rendre justice à tous les Burkinabè. Tout ca, c’est le respect de la Constitution. Cela n’a rien à voir avec les sentiments. On s’en fout de mes sentiments ! Si on respecte les lois de la République, si tu n’as rien fait, tu circules. Djibrill Bassolé a voulu être candidat, on l’a enfermé.
Vous parlez comme si pour vous, Bassolé a été injustement enfermé ?
Mais c’est injustement ! Quelles sont les preuves ? Devant la justice, les 13 chefs d’accusation sont tous tombés. Trahison ? Il a trahi qui ? On ne nous a pas expliqué ce qu’ils veulent dire par trahison. Le juge a voulu le mettre en liberté provisoire, ils ont refusé et ont introduit des recours, malgré le fait qu’on dise que c’est une liberté provisoire. Non ! ils le prennent et vont l’enfermer disant que c’est une résidence surveillée. Cela n’existe nulle part dans notre arsenal juridique. C’est de cette manière qu’est venu le lourd passif de crimes de sang.
On recommence sous vos yeux et vous acceptez. Bassolé venait nous arrêter sur cette terrasse. Mais c’est un citoyen dont les droits sont bafoués et cela peut nous concerner tous. Si je laisse faire, demain, c’est moi ils viendront prendre aller enfermer.
Donc pour vous au-delà du cas Bassolé, le procès du putsch ne s’est pas bien déroulé ?
Vous étiez là, pour vous tout s’est bien passé ? Les avocats ont récusé le Tribunal. Personne n’a jugé cela, mais le procès a continué. Ils ont dit que l’instruction a été faite à charge seulement et que les éléments apportés à décharge de leurs clients ont été mis de côté. Plusieurs fois, ces avocats ont menacé de quitter et certains l’ont fait parce que les droits de la défense n’étaient pas respectés. On s’attendait tous à découvrir la vérité, tu as connu la vérité dans ça ? Quelle est cette vérité ?
Pour vous que devait être cette vérité ?
Ils disent que Diendéré voulait instaurer l’ancien régime. Depuis le début, nous, nous avons dit que c’est un cas particulier dans notre histoire. Voilà des gens qui ne s’en prennent pas à la Constitution ! Ils n’ont pas dit Constitution suspendue, rien du tout. Ils disent qu’ils mettent en place un Conseil national pour la Démocratie et leur discours s’arrête là. Moi je ne juge pas sur la base de sentiments. La Transition n’était pas assise sur la Constitution. Donc on ne peut pas dire qu’ils ont porté atteinte à la sûreté de l’Etat.
Depuis quand c’est un justiciable qui doit aller chercher son témoin et l’amener devant la Justice ? En a-t-il le droit ? Ils ont cité Roch Kaboré, le Mogho Naaba… tu les as vus là-bas ? Si vous pouvez vous contenter de ça parce que vous avez fait tuer des gens…Qui a appelé à la manifestation ? La loi dit que celui qui appelle à manifester, est responsable de ce qui arrive au cours de cette manifestation. Shérif Sy a dit devant le même tribunal que c’est lui en tant que président du Conseil national de la Transition a pris ses responsabilités pour faire la résistance et appelé les gens à résister. S’il y a quelque chose, attrapez-le ! Ce ne sont pas les Diendéré ! Pour que moi je me sente coupable et responsable, il faut que je sois sûr qu’on a dit la vérité. Et là on me laisse avec ma conscience et Dieu. On me met en prison et c’est à moi de réfléchir. Ceux-là n’ont pas le sentiment que la vérité a été dite et que la justice a été rendue !
Nous avons tantôt parlé des élections en 2020, vous pensez que Yacouba Isaac Zida porté par le MPS créé par Loada est un candidat de taille face au MPP ?
Après tout ce cinéma-là, si Zida est garçon qu’il revienne au Burkina Faso ! S’il est patriote qu’il rentre. Rappelez-vous les conditions dans lesquelles Zida est parti. La procureure dit en conférence de presse qu’elle était sur le point d’entendre Zida quand elle a appris que Roch Kaboré l’a autorisé à aller au Canada pour voir sa famille. Il y avait quelle urgence ? Nous avons écrit que Roch a évadé Zida ! Il lui a permis d’échapper à la justice. Qu’il revienne, comme tous ceux qui sont en exil d’ailleurs!
Vous voulez qu’il revienne pour être entendu par la Justice ou parce que vous espérez que cela apporte du nouveau en politique ?
Il a fait la Transition, vous avez vu ! Ce ne sont pas eux qui ont cassé l’Armée par leur indiscipline? Les généraux ont fait de l’indiscipline, il leur a brûlé la politesse et a pris le pouvoir et ils étaient assis derrière lui. Il s’est fait général avec combien d’étoiles ? Zida peut gérer quoi mieux que qui ? Il est en dessous des problèmes du pays.
Ou peut-être c’est Kadré Désiré Ouédraogo qui est l’homme de la situation ?
(Il soupire) Kadré Désiré Ouédraogo a été Premier ministre ici. La première crise sur laquelle il est tombé, c’était l’affaire Norbert Zongo. Il n’a pas pu gérer et Blaise l’a remplacé par Paramanga Yonli. Ce n’est pas la situation de crise actuelle qui dépasse celle due à l’affaire Norbert Zongo qu’il peut résoudre !
De 1998 à nos jours, il a peut-être mûri ?
Ce n’est pas parce qu’il était dans des institutions internationales qu’il a mûri. La crise après le départ de Blaise Compaoré, il était là-bas, qu’est-ce qu’il a préconisé comme solution pour éviter qu’on en arrive là ? C’était lui le spécialiste et c’est lui qui préparait les dossiers. Il n’a pas été capable de dire ce qu’il y avait lieu de faire. Qui a fait des propositions sur la situation sécuritaire actuelle pour que l’on dise s’il était là, il allait faire ci ou ça ?
Pour terminer, comment vous entrevoyez l’avenir du Burkina Faso ?
Il faut que tout le monde se ressaisisse et que chacun assume ses responsabilités. On s’en prend à ceux qui brûlent les feux rouges, laissant ceux chaque jour qui violent la Constitution. Du reste c’est vous qui avez commencé en brûlant l’Assemblée ! Voilà que des élèves brûlent leur école et les maisons de leurs enseignants. Et vous voulez faire un musée de l’Assemblée nationale brûlée, musée du vandalisme oui ! On a fait le 3 janvier 1966, est-ce qu’on a brûlé l’Assemblée ? On a fait deux soulèvements populaires ici : 3 janvier 1966 et en 1975. En 1975, on a décrété une grève générale et chacun est resté chez lui. C’était une opération ville morte. La valeur d’une telle action, ce n’est pas chasser le dirigeant, mais qu’est-ce vous faites après. Après le 3-Janvier, les gens ont accepté des sacrifices pour redresser financièrement le pays. Il n’y pas a eu besoin d’aller contracter des prêts… Les allocations familiales qui étaient à 6000 F ont été ramenées à 1500 F. Et depuis lors les travailleurs estiment qu’ils ont un droit de regard sur la gestion du pays. On a déjà jugé trois présidents ici, donc tout le monde peut être jugé. Au lieu de cela, on demande la réconciliation ! On se réconcilie avec qui ? En tout cas, pas avec les vivants, allez vous réconcilier avec ceux que vous avez tués!
Entretien réalisé par Boureima DEMBELE