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Burkina: l’épouse du chef de l’Etat plaide pour l’arrêt de l’excision et les mariages d’enfants

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Présente à Tenkodogo, dans le Centre-Est du Burkina Faso, l’épouse du chef de l’Etat, Sika Kaboré a plaidé ce mardi 10 décembre 2019, pour l’arrêt de la pratique de l’excision et les mariages d’enfants, au cours d’un panel animé par les membres du Groupe d’action de lobbying et de plaidoyer parmi lesquels on y trouve des épouses des autorités nationales.

Conscients des méfaits de la pratique de mutilation génitale féminine et des mariages d’enfants, les membres du Groupe d’action de lobbying et de plaidoyer ont organisé le présent panel en collaboration avec le comité d’organisation des festivités du 11-Décembre, dans le but d’informer et sensibiliser les populations sur ces pratiques et leurs conséquences sur la santé des filles et des femmes.  

Selon Mme Kaboré, ces pratiques présentent des conséquences qui ne s’arrêtent uniquement aux personnes concernées. Ces pratiques ont « des répercutions jusque dans le développement de notre pays, puise que de part elles, une partie de la population n’est pas suffisamment épanouie, ne peut pas aller à l’école normalement, et par conséquent, ne peut pas contribuer au développement du pays », a-t-elle signifié.

Elle a invité les uns et les autres à se joindre à cette lutte car il faut rapidement qu’ « on voit la fin de ces pratiques » au Burkina. Elle a laissé entendre que la région qui abrite aujourd’hui ce panel, occupe la sixième place parmi les régions qui mènent ces pratiques.

Si on prend les femmes en âge de procréer, on a l’impression qu’on n’a pas fait grande chose parce que dans les 75% on retrouve toujours à 66%, 63% pour la tranche d’âge de 15 à 49 ans, c’est-à-dire celles qui sont en âge de procréer. Alors que si on veut se rendre compte de la régression de la pratique, il faut aller vers la petite tranche d’âge de 0 à 15 ans. Là on constate que l’ampleur est moins progressive. On a des statistiques de 11,3%. Jusqu’à présent ce n’est pas encore satisfaisant parce que la tendance voudrait que d’ici 2025, 2030 qu’on soit à zéro tolérant. (Mariam Lamizana)

Mme Lamizana a plaidé pour un changement de comportement bien que consciente que cela « ne s’opère pas du jour au lendemain puisque c’est des qualités qu’il faut faire changer ». « Tout le monde est conscient qu’il ne faut pas faire mais pourquoi on continue de le faire ? », s’est-elle interrogée.

« Les mariages forcés sont néfastes à la santé dans la mesure où c’est la cause même des fistules obstétricales. Si l’enfant est donné en mariage très tôt, à 12-13 ans, et qu’elle prenne une grossesse, elle ne peut même pas accoucher. Quand elle va accoucher, elle peut être victime de la fistule », a dit la ministre burkinabè en charge de la Santé Léonie Claudine Lougué.

Pour Mme Lougué, ce panel est très important pour le secteur de la santé dont elle en est la première responsable, soutenant que l’excision aussi constitue « un véritable fléau ».

Par Daouda ZONGO