Un nouveau rapport d’Oxfam publié aujourd’hui, à la veille du Forum économique mondial (FEM) de Davos, en Suisse, révèle que les 2 153 milliardaires du monde se partagent plus de richesses que 4,6 milliards de personnes, qui comptent pour 60 % de la population de la planète.
Selon Amitabh Behar, directeur général d’Oxfam Inde, qui est à Davos pour y représenter la confédération Oxfam cette année : « Il est impossible de combler le fossé entre les riches et les pauvres sans adopter des politiques visant expressément à lutter contre les inégalités, et trop peu de gouvernements mettent en œuvre de telles politiques. »
Cette année, le rapport mondial d’Oxfam « Halte à l’indifférence » se concentre sur le travail de soin non rémunéré ou sous-payé et sur la manière dont cela alimente les inégalités mondiales. Il montre comment notre modèle économique sexiste exacerbe les inégalités en mettant des richesses considérables entre les mains d’une élite fortunée, aux dépens des personnes ordinaires, en particulier les femmes et les filles pauvres. Le travail de soins non rémunéré et sous-payé, qui représente des milliards d’heures de travail essentielles telles que prendre soin des jeunes, des personnes âgées et des malades, ou encore aller chercher de l’eau et du bois de chauffe, est effectué majoritairement par les femmes et les filles dans le monde entier. Cette lourde et inégale responsabilité perpétue et exacerbe les inégalités de genre et économiques.
Les 22 hommes les plus fortunés au monde possèdent plus que l’ensemble de la population féminine d’Afrique. L’Afrique reste un des continent les plus inégalitaires, avec certaines des concentrations de richesse et de revenus les plus extrêmes au monde. Comme Oxfam en Afrique de l’Ouest l’a révélé l’année passée avec le premier rapport régional sur l’indice de l’engagement à réduire les inégalités, les inégalités en Afrique de l’Ouest ont atteint un niveau critique. Les gouvernements de la région sont pourtant moins déterminés à les réduire que ceux du reste du continent.
Faisant écho au nouveau rapport global, cet indice régional révèle notamment les gouvernements ouest-africains exacerbent les inégalités en sous-finançant les services publics, tels que la santé et l’éducation et également le secteur agricole, tout en sous-taxant les entreprises et les plus riches, et en ne luttant pas efficacement contre l’évasion et l’évitement fiscal ainsi que la corruption.
L’Afrique de l’Ouest est également l’une des régions du monde les plus touchées par l’impact du changement climatique qui est un amplificateur d’inégalités. Par exemple, le rapport global révèle que d’ici 2025, 2,4 milliards de personnes dans le monde pourraient vivre dans des zones sans accès à l’eau en raison du changement climatique. Beaucoup de femmes et de filles devront alors marcher plus loin pour trouver de l’eau.
« Les gouvernements ouest-africains doivent renforcer leur engagement en promouvant une fiscalité progressive, en augmentant les dépenses sociales, en renforçant la protection du marché du travail, en investissant dans l’agriculture et en renforçant les droits fonciers des petits agriculteurs. Nous ne pouvons pas vaincre la pauvreté et le changement climatique sans lutter contre les inégalités. » a déclaré Adama Coulibaly, directeur régional d’Oxfam en Afrique de l’Ouest.