L’opposition burkinabè qui a rencontré, ce mardi 18 février 2020 à Ouagadougou, pour aborder des sujets tels que l’insécurité, la réconciliation et la délivrance de Carte d’identité burkinabè, a déploré «l’activisme politique» de Saran Sérémé qui jette «un discrédit» sur la fonction de Médiateur du Faso, «jusque-là très respectée».
«Il est désormais hors de doute qu’une confusion s’est installée de par son activisme politique en faveur de son parti, ou au profit du président du Faso et de la Majorité, jetant ainsi du discrédit sur une fonction jusque-là très respectée», ont affirmé les conférencier du jour, Jean-Hubert Bazié, président de L’ESPOIR et Adama Séré, président du Rassemblement des Écologistes du Burkina Faso (RDEBF).
L’opposition qui s’appuie sur l’interpellation faite par le Professeur Etienne Traoré (membre de la majorité présidentielle) estime que c’est un problème posé qui mérite d’être «examiné et résolu» car selon elle, «la République fonctionne selon des règles, des principes et des valeurs».
«Peut-on faire de la politique partisane tout en étant Médiateur du Faso, comme le fait Madame Séré Saran ? Assurément non, si on respecte les textes en vigueur, comme l’ont fait tous les prédécesseurs de Madame Séré Saran à ce poste», s’est intérrogé le professeur Traoré dans une lettre adressée au président Roch Kaboré. Il a demandé au chef de l’Etat «d’appeler le Médiateur du Faso à l’ordre».
L’opposition s’offusque face à des financements d’établissement de CNIB
Depuis quelques mois maintenant, on assiste à des financements, par des particuliers, pour l’établissement de Cartes nationales d’identité burkinabè au profit de certaines personnes. Pour l’opposition qui accusé des responsables du parti au pouvoir, le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) et leurs alliés du monde des affaires, cela n’est pas normal et c’est «en toute impunité» qu’ils le font «dans les provinces».
«Délivrer des CNIB aux populations est un devoir de l’Etat, et les Burkinabè doivent être égaux dans l’obtention des CNIB», a soutenu les conférenciers, rappelant que «c’est dans cet ordre d’idée que le Chef de file de l’Opposition avait négocié et obtenu des partenaires du Burkina, le financement de la délivrance de la CNIB à les Burkinabè au prix de 500 francs CFA». «Il en a fait cas au président du Faso par lettre en date du 23 octobre 2019, et celui-ci jusqu’à présent, n’a pas daigné lui faire suite», ont regretté les conférenciers.
« Réconciliation nationale, les lignes bougent »
Selon l’opposition burkinabè, les choses bougent en ce qui concerne la Réconciliation nationale, qui est recherchée après l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014. «Les lignes bougent dans le sens des conclusions du Dialogue politique», ont confié les conférenciers de ce mardi 18 février.
«En effet, par lettre datée du 21 janvier 2020, et sur instruction du président du Faso, le ministre d’Etat, ministre de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et de la Cohésion sociale, a invité le Chef de file de l’Opposition à organiser la réflexion dans sa composante sur la question de la Réconciliation nationale, et à lui soumettre ses propositions», ont-ils dit, informant que l’opposition a examiné la question et arrêté des propositions qui seront soumises incessamment au ministère de l’Administration territoriale.
«Nous attendons et espérons que nous allons rapidement nous entendre sur les différents aspects de la question, en liaison avec nos partenaires du Dialogue politique, afin que la démarche, que nous voulons large et inclusive, puisse enfin démarrer», ont-il conclu.
Par Daouda ZONGO