Dans cette note, des syndicats interpellent le Premier ministre burkinabè, et expriment leurs vives protestations, sur l’affaire opposant le secrétaire général de la CGT-B, Bassolma Bazié au proviseur du lycée Zinda.
Excellence monsieur le Premier Ministre,
Il nous souvient à tous que le 27 février 2020, la coalition des syndicats suscités, a adressé au gouvernement un préavis de grève pour la satisfaction d’une plate-forme se déclinant en cinq grands points à savoir :
- l’arrêt des mesures de baisse du pouvoir d’achat et l’amélioration de celui-ci en rapport avec le coût de la vie ;
- l’arrêt des atteintes aux libertés démocratiques et syndicales ;
- l’arrêt du pillage des ressources nationales ;
- la garantie du droit à la sécurité des populations ;
- le respect et la mise en œuvre des différents engagements pris par le gouvernement vis-à-vis des syndicats des travailleurs.
En plus de cette grève nationale, la Coalition a encouragé les mouvements sectoriels déjà engagés par certaines structures ainsi que tous ceux qui viendraient à être jugés nécessaires.
Dans le cadre des mouvements ainsi entrepris, la Coordination des Syndicats de l’Education du Centre, tenant sit-in le 03 mars 2020 au Lycée Philippe Zinda KABORE, a invité le Camarade BAZIE Bassolma, Secrétaire Général Confédéral de la Confédération Générale du Travail du Burkina (CGT-B), porte-parole de la Coalition, à y prendre la parole.
Par correspondance N°2020-00122/MENAPLN/RCEN/DREPS-Kd/LPZK en date du 05 mars 2020, Monsieur Alexis KYELEM, Proviseur du Lycée Philippe Zinda KABORE, en méconnaissance de l’exigence de respect des droits et libertés syndicales consacrés par les instruments juridiques nationaux et internationaux, s’est cru autorisé à adresser une lettre d’explication au porte-parole de la coalition en ces termes : « En date du 3 mars 2020, vous avez rassemblé des enseignants du Lycée Philippe Zinda KABORE devant la salle de professeurs à partir de 7 heures 40 minutes pour faire une communication sous forme de meeting portant sur l’IUTS et la gouvernance des autorités.
Des élèves du lycée se sont assemblés pour vous écouter, alors que devaient se dérouler les compositions du deuxième trimestre.
Monsieur BASSOLMA, vous n’avez pas tenu l’administration informée de la tenue d’une telle activité au sein de l’établissement. ».
Excellence monsieur le Premier Ministre,
La coalition tient à vous exprimer ses plus vives protestations contre de tels agissements d’autant plus que l’administration même du Lycée avait été avisée du sit-in comme l’indiquait l’apposition de son cachet sur les affiches faites en préparation dudit sit-in. Elle attire votre attention, afin que nul n’en prétexte ignorance, sur le risque d’une réaction d’envergure si une telle attitude contre son porte-parole et la liberté syndicale devrait se renouveler.
La coalition vous souhaite bonne réception de la présente et vous prie d’agréer, Excellence monsieur le Premier Ministre, l’expression de sa haute considération.
Ouagadougou, le 19 mars 2020