Les membres du Syndicat national des artistes musiciens du Burkina Faso (SYNAMUB) ont dénoncé, ce jeudi 2 juillet 2020 à Ouagadougou, face à la presse, «le tâtonnement du Bureau burkinabè du droit d’auteur (BBDA)» et «des critères discriminatoires, ultra-selectifs» dans la répartition du fonds exceptionnel de solidarité de 150 millions de francs CFA, mis en place pour minimiser l’impact de la maladie du coronavirus sur le pouvoir d’achat des acteurs de la culture. Ils demandent également des comptes au directeur général du BBDA sur son Prix africain de développement (PADEV).
La décision d’édicter «des critères discriminatoires, ultra-sélectifs» pour la répartition du fonds exceptionnel de solidarité, n’est pas du tout du goût du Syndicat national des artistes musiciens du Burkina Faso (SYNAMUB), dont son secrétaire général est Almamy KJ de son vrai nom Abdoul-Kader Ouattara. «La décision d’exclure, par exemple, les artistes-fonctionnaires des bénéficiaires, ne s’est pas fondée sur des critères scientifiques mais plutôt aléatoires», a regretté Almamy KJ, qui dit avoir attiré l’attention du BBDA sur «l’inacceptabilité de l’exclusion».
Selon le syndicat «le tâtonnement du BBDA» dans cette histoire de répartition de fonds «s’est traduit, entre autres, par le non-respect de l’échéance prévue, le non-paiement de certains créateurs ayant souscrits conformément aux conditions exigées, le paiement double par moment de souscripteurs».
«Face à tous ces manquements graves, il est clair que le refus du BBDA de publier (…) la liste exhaustive et nominative des bénéficiaires n’a autre dessein que de camoufler la gestion peu orthodoxe du fonds», a soutenu le secrétaire général du SYNAMUB.
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Par ailleurs, ces artistes demandent des comptes au directeur général du BBDA, Wahabou Bara sur son prix PADEV. «Monsieur le DG du BBDA a-t-il postulé au PADEV avec ses ressources financières personnelles ou a-t-il usé de son statut de premier responsable d’un établissement public de l’Etat pour utiliser les deniers publics à des fins personnelles ?», s’est interrogé Almamy KJ, pour qui M. Bara occupe même «illégalement et illégitimement la fonction de directeur général dépuis sa nomination à nos jours car son statut de créateur étant incompatible au poste occupé», selon «l’article 26 du règlement général» de l’institution.
Le SYNAMUB interpelle également le ministère en charge de la culture sur les «un milliard 250 millions» dont la répartition «tarde à se faire sans une explication rationnelle aux acteurs qui commencent à perdre patience du fait de la lenteur».
Pour ce qui est du statut de l’artiste, ce syndicat déplore les insuffisances telles que «l’impossibilité de la double déclaration des artistes polyvalents, la durée de la validité de la carte d’artiste (5 ans), le coût relativement exorbitant de la carte (12 500 FCFA), l’exigence de contrats professionnels de prestation, l’exclusion des artistes-fonctionnaires et le manque de précision en ce qui concerne les cotisations sociales et le traitement fiscal».
Ainsi, il appelle ses militants à se tenir prêt pour poursuivre la lutte jusqu’à la satisfaction totale des préoccupations.
Par Daouda ZONGO