L’ancien ministre ivoirien des Affaires étrangères de Alassane Ouattara, Marcel Amon-Tanoh, s’adresse à la presse ce mercredi 22 juillet 2020 dans un grand hôtel de la capitale ivoirienne. Celui qui a démissionné le 18 mars 2020 du gouvernement dirigé par Feu le Premier ministre Amadou Gon Coulibaly, va-t-il passer au grand déballage, «casser les papots», comme on le dit dans la rue abidjanaise? Le marigot politique et même les populations ivoiriennes, attend impatiemment cette rencontre de l’ancien patron de la diplomatie ivoirienne avec les hommes et femmes de médias.
C’est déjà une certitude, l’ancien proche collaborateur du président ivoirien ne manquera pas de répondre aux piques du directeur exécutif du Rassemblement des Houphouétistes pour la paix et le développement (RHDP), Adama Bictogo, qui, lors d’interviews accordées à des médias étrangers, a volé dans les plumes de tous ceux qui ont claqué la porte, en l’occurrence, le vice-président Daniel Kablan Duncan, les ministres Albert Mabri Toikeusse et lui-même, Marcel Amon-Tanoh. «Ils avaient des agendas cachés (…) Ils ont donc décidé de s’en aller parce qu’à la vérité, ils n’avaient aucune assise dans le parti. Et le seul choix qui leur restait, devant leur incapacité à s’exprimer, c’était de s’en aller», a lâché Adama Bictogo. «Il n’y avait que des gens avec des ambitions et qui n’ont pas accepté que le choix de la majorité soit porté sur la personne d’Amadou Gon Coulibaly», a-t-il ajouté. «Ce sont certes des personnalités au plan institutionnel mais ils n’avaient aucune influence politique. Leurs départs n’ont donc créé aucune saignée, et donc n’ont aucunement remis en cause les fondamentaux du RHDP», a encore laissé entendre Adama Bictogo.
Marcel Amon-Tanoh qui a consacré, pendant près de trente ans, son énergie à accompagner Alassane Ouattara, est connu pour son franc-parler, au point où certains caciques du parti le jugent hautain et très loin des militants. Sa sortie est donc très attendue. L’homme avait déjà annoncé les couleurs en invitant le président Alassane Ouattara à ouvrir le dialogue avec l’opposition. «Comme je l’ai fait à plusieurs reprises, j’invite le président de la République à tendre la main à tous les acteurs politiques pour renouer le fil du dialogue, et je demande à l’opposition de saisir cette main tendue», avait déclaré l’ancien ministre ivoirien des Affaires étrangères, soulignant que «les Ivoiriens ne toléreront plus de crise générée par des questions d’égo et d’orgueil, dans le concert électoral qui s’annonce». Quelle couleur aura le discours de Marcel Amon-Tanoh après avoir quitté «le restaurant», nom donné par l’ancien président Henri Konan Bédié au RHDP? Wait and see.
Par Mahamadou Doumbia-Correspondant Wakat Séra en Côte d’Ivoire