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Mali : la CEDEAO demande la démission immédiate de 31 députés

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La rue retrouvera-t-elle ses droits au Mali? (Ph. d'illustration)

Les chefs d’Etat de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) qui étaient en sommet virtuel, ce lundi 27 juillet 2020, sur la crise socio-politique du Mali, ont demandé la démission de 31 députés maliens dont l’élection est contestée y compris le président du parlement.

Le sommet virtuel de la CEDEAO tenu sur la crise socio-politique du Mali, a permis aux chefs d’Etat de la communauté de faire des recommandations. L’une des recommandations est la démission immédiate de 31 députés dont l’élection est contestée y compris le président du parlement. « La majorité présidentielle devra mettre tout en œuvre pour obtenir cette démission qui ouvrira la voie à des élections partielles », a dit le président du Niger Mahamadou Issoufou, le président de la CEDEAO, notant qu’en attendant l’élection partielle, le parlement pourra fonctionner avec les députés restants.

Une autre mesure préconisée par la CEDEAO est la recomposition rapide de la Cour Constitutionnelle conformément aux dispositions constitutionnelles du Mali. « Le parlement proposera ses représentants. En cas de difficulté de nomination des membres de la Cour Constitutionnelle par les différentes instances, le président de la République utilisera l’article 50 de la Constitution pour nommer les neuf membres », a affirmé le président Issoufou.

Les chefs d’Etat ont aussi décidé qu’il faut mettre en place un gouvernement d’union nationale avec la participation de l’opposition et de la société civile. Selon le président nigérien, il est encouragé, la participation du Mouvement du 5 juin-Rassemblement des Forces Patriotiques (M5-RFP) dans ce gouvernement d’union nationale en vue de participer à régler les problèmes de gouvernance qui affectent le Mali et ce dans un esprit patriotique.

« La tâche de ce gouvernement d’union nationale sera de mettre en œuvre les recommandations issues du dialogue national inclusif et traiter des questions de gouvernance. En particulier la mise en œuvre des accords d’Alger devra être accélérée », a signifié Mahamadou Issoufou.

Il a également laissé entendre que compte tenu de nombreux défis auxquels fait face le Mali, certains membres du gouvernement pourraient être nommés avant la formation du gouvernement d’union, citant ceux qui seront en charge de la défense, de la justice, des affaires étrangères, de la sécurité intérieure et des finances.

Une commission d’enquête devra être mise en place rapidement pour déterminer et situer les responsabilités dans les violences qui ont entrainé des blessés et des décès les 10, 11 et 12 juillet 2020, ainsi que la destruction de biens publics et privés, selon la CEDEAO.

En plus de ces propositions, il a été recommandé la mise en place d’un comité de suivi qui comprendra des représentants du gouvernement, du parlement, de la société civile, de la magistrature, du M5-RFP, des femmes et des jeunes avec la participation de l’Union Africaine et des Nations unies sous la présidence de la CEDEAO. Et la mise en place par la CEDEAO, des régimes de sanctions contre ceux qui poseront des actes contraires au processus de normalisation de cette crise, étant entendu que l’ensemble des décisions et mesures devraient être mises en œuvre au plus tard le 31juillet 2020.

Le souhait de la CEDEAO est « de voir ces propositions rencontrées l’agrément des différentes parties prenante de la situation au Mali », a fait savoir le président Issoufou qui conclut en réitérant la solidarité de la CEDEAO avec Soumaila Cissé enlevé en mars 2020. Il a demandé aux autorités maliennes d’intensifier leurs efforts pour sa libération.

Par Daouda ZONGO