Daouda Zongo, journaliste à Wakat Séra, a été fait lauréat, ce lundi 28 septembre 2020 à Ouagadougou, du Concours d’Excellence en productions journalistiques sur les Droits en santé sexuelle et reproductive en lien avec l’avortement sécurisé au Burkina Faso catégorie presse ligne. Il remporte le premier prix avec son article intitulé : « Burkina: viol et avortement clandestin, les cauchemars d’Aïssata, la fille du non-loti« .
La cérémonie de remise des prix du Concours d’Excellence qui fait la promotion de la santé sexuelle s’est déroulée ce lundi 28 septembre 2020 à l’Université de Ouagadougou, précisement à l’Institut supérieur des sciences de la population (ISSP). M. Zongo dont la « qualité de la production » a retenu l’attention du jury, en plus de son prix, a reçu une attestation de la Communauté d’Action pour la Promotion de la Sante Sexuelle et Reproductive au Burkina Faso (CAPSSR-BF), organisatrice dudit concours qui se déroule à la même période dans trois pays à savoir la Cote d’Ivoire, la République Démocratique du Congo et le Burkina Faso.
Lancé le 26 mai dernier, ce concours a récompensé, au Burkina, les mérites de quatre journalistes pour leurs publications datant entre le 1er juillet 2019 et le 31 juillet 2020. En plus de M. Zongo, l’on note Rodrigue Guel qui a reçu le premier prix dans la catégorie télé avec sa production titrée : « Interruption de grossesse : un sujet à polémique au Burkina ». Dans la catégorie presse écrite, le premier prix revient à Djakaridia Siribié des Editions Sidwaya pour son œuvre : « Santé reproductive et Covid-19 : la crainte d’une recrudescence des avortements ». Enfin, en radio, le premier prix a été attribué à Marilyne Coulibaly de la Radio municipale (RMO) pour son œuvre : « Avortement médicalisé selon le protocole de Maputo ».
Burkina: viol et avortement clandestin, les cauchemars d’Aïssata, la fille du non-loti
Deux prix d’encouragement ont été attribués à Madina Belemviré pour son œuvre : « Autorisation d’avortement médicalisé : un sésame difficile à obtenir », parue dans l’Economiste du Faso et Frédéric Bota Tianhoun de Kaceto.net avec son article : « De l’idylle au cauchemar, récit de la vie cahoteuse de Sandra ».
Ce concours était ouvert à tout journaliste radio, télé, presse écrite et presse en ligne/blog des trois pays, la Cote d’Ivoire, la RDC et le Burkina Faso. Quatre journalistes par pays ont été récompensés.
Le prix octroyé par la CAPSSR-BF vise à encourager les journalistes à avoir un intérêt marqué pour les productions en matière de santé sexuelle et reproductive en lien avec l’avortement sécurisé au Burkina Faso. L’avortement provoqué et non sécurisé constitue un vrai problème de santé publique dans la plupart des pays en développement.
En effet, l’OMS a estimé à environ 25 millions de femmes qui ont pratiqué un avortement non sécurisé chaque année, entre 2010 et 2014 et 97 % de ces avortements ont été réalisés le plus souvent en Afrique où a lieu le plus grand nombre annuel de décès liés à l’avortement, selon des données officielles.
En vue de contribuer à la réduction des effets de l’avortement non sécurisé et de promouvoir les droits des femmes en Afrique, l’Union Africaine a adopté en juin 2003 le Protocole a la charte africaine des droits de l’Homme et des peuples, relative aux droits de la femme en Afrique à Maputo (Mozambique). Ce protocole est appelé communément protocole de Maputo dont l’article 14 garantit le droit de la femme à la Santé sexuelle et reproductive (SSR) et demande en particulier aux États africains d’appliquer les mesures appropriées pour permettre l’avortement médicamenteux dans certaines circonstances.
C’est ainsi que, dans l’élan d’une réponse plus soutenue face à la problématique des avortements provoqués et non sécurisés, la Communauté d’Action pour la Promotion de la Sante Sexuelle et Reproductive au Burkina Faso (CAPSSR-BF), organisatrice dudit concours, a ciblé ce domaine dans son champ d’action.
Par Bernard BOUGOUM