Welcome Joe, bye bye Donald! Ce mercredi 20 janvier, est un grand jour pour le démocrate Joe Biden, qui prend officiellement les clés de la Maison blanche des mains du tumultueux Donald Trump, l’ancien locataire qui voulait s’enkyster, malgré sa défaite à la présidentielle américaine du 3 novembre 2020. En plus de fermer la funeste parenthèse du mandat de son prédécesseur qui, certes, a travaillé pour l’«Amérique d’abord», mais laisse derrière lui, un pays déchiré politiquement et socialement en lambeaux, le 46è président des Etats-Unis suscite beaucoup d’espoir au niveau de nombre de partenaires du pays de l’Oncle Sam. L’Afrique notamment, qui ne devra pas attendre que les alouettes lui tombent rôties des Etats-Unis, espère tout de même, vivre une nouvelle ère dans ses relations avec le «gendarme du monde». Les signaux qui confirment ce nouveau regain d’intérêt de l’administration américaine pour l’Afrique, existent bel et bien, même s’ils ne sont pas légion.
Deux fils du continent, Wally Adeyemo, 39 ans, futur secrétaire adjoint au Trésor, et Osaremen Okolo, 26 ans, conseillère dans la Team anti-Covid-19 du nouveau président, tous deux d’origine nigériane, donneront bien des couleurs africaines à la nouvelle administration américaine. De plus, des diplomates chevronnés dont certains ont parcouru l’Afrique, ou ont travaillé pour le développement du continent noir, seront des collaborateurs, proches ou lointains, de Joe Biden. Figurent, entre autres, dans cette short list, Linas Thomas Greenfield, Samantha Power, Anthony Blinken ou Dana L. Banks. Mais, au-delà des personnes, c’est bien l’intention manifeste de Joe Biden de remettre au goût du jour, les relations entre les USA et le continent «berceau de l’humanité», qui importe. Sans oublier que l’engagement sans faille de Joe Biden, dans la riposte contre le Covid-19, pourrait profiter à l’Afrique qui fait face à une deuxième vague plus méchante de la maladie!
A ce titre, les Africains attendent l’une des puissances militaires sur le terrain de la lutte contre les terroristes et bandits de grand chemin qui ont pris l’Afrique, et plus particulièrement sa région sahélienne pour cible. Ils se sont ainsi sanctuarisés dans la zone dite des Trois frontières que partagent le Mali, le Burkina Faso, et le Niger, et d’où tente, en vain, de les déloger, la force française Barkhane. Le Nigeria, pourrait également applaudir des deux mains, l’avènement de ce nouveau régime qui est en mesure de faire changer la peur de camp, grâce à ses importants moyens, en logistique, notamment, pour affiner les renseignements, talon d’Achille des armées africaines. Le pays de Muhammadu Buhari, il faut le rappeler, est constamment confronté aux attaques de la nébuleuse islamiste Boko Haram, qui organise également des incursions meurtrières chez les voisins du Tchad, du Niger et du Cameroun.
Certes, comme le dit, le professeur et homme politique burkinabè, Feu Joseph Ki-Zerbo, «on ne développe pas, on se développe». Mais, en restaurant les liens diplomatiques avec les institutions et les pays africains, l’administration Biden, dépoussière certains programmes dont le but final est de consolider les processus démocratiques africains fragiles, instaurer la bonne gouvernance, contribuer au règlement des questions sécuritaires, et donner un nouveau souffle au développement et aux échanges économiques. Le programme Yali, le Young African Leaders, créé par Barack Obama, devrait ainsi, entamer une nouvelle vie, lui qui sommeillait plus ou moins, sous le magistère de Donald Trump.
Mais, les Africains ne doivent guère se faire des illusions. Si Barack Obama, l’enfant du Kenya, ne leur a pas grandement ouvert les vertes prairies de l’Arizona, ce n’est pas Joe Biden qui sera la nouvelle mère Teresa. Biden, ce n’est pas le président des Africains. Il a été élu par les Américains, pour…l’Amérique d’abord.
Par Wakat Séra