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Football africain: quand le test du Covid devient une arme en Sierra Leone!

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Les Ecureuils du Bénin, victimes de la grossière triche des Sierra Leonais (DR)

Malgré l’enjeu du match de qualification pour la CAN 2022, qui devait les opposer aux Leone Stars de la Sierra Leone, c’est avec un enthousiasme débordant, que les Ecureuils du Bénin sont allés à l’assaut de leurs adversaires du jour. Les multiples images qu’ils ont publiées sur les réseaux sociaux, alors qu’ils ralliaient Freetown, en donnent suffisamment la preuve.  Ce match était celui qui devait déterminer l’équipe qui accompagnera, dans le groupe L, le Nigeria à la prochaine coupe d’Afrique des Nations, que le Cameroun accueillera en janvier 2022. Les Béninois, jusqu’à leur arrivée au Siaka Stevens Stadium, ce 30 mars, pensaient, encore aux vertus du football, ce sport qui rassemble toutes les couches sociales, sans barrière, autour du ballon rond et se joue avec amour, passion et dans le fair-play. Mais ils allaient vite déchanter.

Dans la Sierra Leone du président Julius Maada Bio, pays certes habitué à la guerre et autres violences, où les rebelles coupaient les bras en «manches longues» ou «manches courtes», le football a ses règles propres, que le reste du monde ignore. Et pour gagner un match, et aller à la grande fête du foot africain, tous les coups sont permis. Y compris la nouvelle arme du test covid, utilisée sans vergogne contre des adversaires dont les meilleurs ont étés déclarés positifs au covid, à leur arrivée au stade. Oui, c’est la triste expérience vécue par le valeureux capitaine Khaled Adénon et ses coéquipiers ce 30 mars en Sierra Leone. Leur équipe a été décimée, en l’espace de deux battements de paupières, par des résultats farfelus de tests, qui donnaient positifs au covid-19, au moins 6 joueurs, tous des cadres titulaires! Le dernier rempart des Ecureuils, le scintillant Saturnin Allagbé, le remuant milieu de terrain, Jodel Dossou, le buteur Steve Mounié, et deux éléments de la charnière centrale de la défense, pour ne citer que ces pions importants dans le dispositif de Michel Dussuyer, le sélectionneur français du Bénin. Tous mis à l’écart!

Ce n’est plus du football, et c’est encore en Afrique que cela se passe. Bloquer des joueurs à leur arrivée au stade, pendant plus de 5 heures, dans un bus, sous le prétexte douteux, voire faux, qu’ils sont porteurs du virus à couronne! Une mascarade grossière, à environ 1h45 minutes d’une confrontation décisive! Honteux et malheureux! Aucun mot figurant dans le répertoire bien riche de la bêtise humaine, n’est de trop pour qualifier cet acte inélégant, que dis-je, cette triche des Sierra Leonais, dans le but de déstabiliser l’équipe béninoise, et triompher, sans gloire, sur la route de Cameroun 2022. Cette situation, d’une tristesse à faire pleurer un bourreau en pleine période de l’Inquisition, ne mérite rien d’autre qu’une sanction exemplaire contre la Sierra Leone. Cet esprit ne peut que desservir le football qui vit déjà des jours sombres, covid oblige. La Fifa et la Confédération africaine de football (CAF) doivent prendre leurs responsabilités et sévir avec la dernière rigueur contre les prédateurs d’un sport aussi merveilleux, qui sait faire vibrer, dans le même stade ou devant les écrans de la télévision, adversaires politiques, riches et pauvres, femmes et hommes, enfants et adultes.

En tout cas, c’est l’occasion, ou jamais, pour le tout nouveau président plébiscité de la CAF, le richissime homme d’affaires sud-africain, Patrice Motsepe, de marquer son territoire. Ce serait une manière pour lui de remonter dans l’estime des Africains qui continuent de croire qu’il est à la tête du football africain simplement parce que le grand manitou de la Fifa, Gianni Infantino, pour des desseins personnels, le veut. Il faut redonner au foot africain son charme et sa magie!

Par Wakat Séra