Suite à une campagne électorale tendue et teintée de manifestations contestataires, plus de quatre millions d’électeurs béninois se sont rendus, hier dimanche 11 avril 2021, aux urnes pour élire leur président , dans le cadre du premier tour de la présidentielle 2021. Cette journée électorale au Benin s’est déroulée dans le calme sans incident majeure avec une faible affluence dans plusieurs bureaux de vote, selon Jeune Afrique.
Dans la journée d’hier à Cotonou on observait une faible mobilisation dans la plupart des bureaux de vote. Certains sont restés fermés dans la ville de Cotonou. Hortense, une jeune de 19 ans qui était allée pour la première fois de voter pour une présidentielle, nous rapporte Jeune Afrique, s’était dit « un peu déçue de son premier vote pour une présidentielle » et a regretté que « sur 436 électeurs » que ce soit « 51 à avoir voté ».
De Cotonou aux autres villes du « quartier latin de l’Afrique » le constat reste le même dans les bureaux de vote à l’occasion de cette journée électorale. On note un manque de matériel, des bureaux de vote désert, un démarrage poussif du scrutin, et des agents électoraux désœuvrés.
Selon des organisations de la société civile « des tentatives de pression, d’intimidation, de menaces, de troubles à l’ordre public, de corruption et de harcèlement des électeurs » ont été observés dans tous les départements.
La Commission nationale électorale autonome (Cena), en charge de l’organisation du scrutin, a pour sa part précisé dans la soirée que « le vote n’a pas eu lieu dans 16 arrondissements sur les 546. Au centre et au nord du pays, les principaux fiefs de l’opposition, jusqu’à la veille du scrutin, des violences ont été enregistrées et ont entraîné « au moins deux morts et plusieurs blessés » précise la même source.
Dans plusieurs communes comme Kérou au nord du pays, Ouèssè et Savè au centre du pays, des bureaux de votes n’ont pas été ouverts et de même dans la ville de Tchaourou, la ville natale de l’ex-président Thomas Boni Yayi où plusieurs observateurs ont été démobilisés pour des raisons de sécurité.
Les candidats en lice sont Patrice Talon, président sortant et candidat à sa propre succession pour son deuxième mandat, l’ancien ministre Alassane Soumano du parti Force cauris pour un Bénin émergent (FCBE) et une figure dissidente parmi les opposants au président, Corentin Kohoué.
Dès lors, même si les pronostics mettent Talon à l’avant, le dernier mot appartient à la Cena et à la Cour constitutionnelle de dévoiler le nom de la future figure qui conduira la destinée du pays béninois.
Oumpounini MANDOBIGA (stagiaire)