Des créateurs burkinabè ont célébré le samedi 8 mai 2021 à Ouagadougou, la Journée de l’Europe, à travers un défilé de mode pour reconnaître le soutien qu’apporte l’Union européenne au développement du Burkina Faso et valoriser la créativité qui s’appuie sur le tissu local.
Le 9 mai étant une date importante pour l’Europe et ses partenaires à travers le monde, la délégation de l’Union européenne a décidé parmi les différentes activités commémoratives, de se pencher sur la mode, une filière complète ayant plusieurs branches dont la production du coton, le métier de tissage, la teinture et la création.
Sous la direction du styliste Alex Zabsonré, ce sont dix créateurs burkinabè qui ont été triés sur le volet pour exécuter cette parade qui a eu lieu au Canal Olympia de Ouagadougou dont l’extérieur du bâtis a été aménagé pour accueillir le défilé des créateurs de renoms aux moins côtés ou aux plus jeunes. Tour à tour les collections des stylistes comme Bazem’Sé, devenu maintenant, Sébastien Bazémo ; GX 226 (Georges de Baziri), Koro DK (Korotimi Dao) ; Oum’C (Oumou Compaoré) et Sublime détail (Elba Ouédraogo) ont été présentées au public qui n’a pas tarit d’applaudissements pour encourager les mannequins et les créateurs.
A travers la parade des mannequins, bien assortis dans leurs différentes tenues qui ont défilé au rythme de la lumière et des sonorités à propos, le public élitiste a été séduit par le savoir-faire de ces créateurs burkinabè dont la majorité sont connus aux plans national et international.
« C’est un défilé de mode organisé dans le cadre de la Journée de l’Europe pour montrer un peu la contribution de l’Union européenne au développement du secteur culturel, surtout la mode. A travers le projet Mode Ethique dont une capsule vidéo a été projetée au cours du défilé, l’UE met beaucoup d’argent pour permettre aux créateurs de pouvoir valoriser le tissu au niveau local », a déclaré le chef de la délégation de l’UE, Wolfram Vetter qui dit avoir assisté à « un travail énorme notamment du début de la chaîne dont les femmes que nous soutenons qui font le tissu ».
A travers cette activité, la délégation de l’Union européenne souhaite rendre hommage à tous les couturiers africains en l’occurrence burkinabè. « L’UE est consciente que le secteur de la Culture et de la mode en particulier, apporte une contribution au développement économique du Burkina Faso. C’est dans cette optique que l’UE soutient le projet Mode Ethique mis en œuvre par International Trade Center depuis 2017 », a justifié l’ambassadeur de l’Union européenne qui s’est dit « fier » que les cotonnières que le projet a soutenues ont considérablement amélioré leur mode vie et de travail de sorte qu’elles sont « très avancées, très sophistiquées avec beaucoup de créativité qui font que leur travail est énorme. Nous sommes très fiers de pouvoir soutenir ces gens-là », a-t-il renchéri.
Au Burkina Faso, ce projet met en relation les communautés défavorisées des artisans avec les grands de la mode. « Le projet permet aux artisans et micros entrepreneurs d’améliorer leur qualité de vie à travers un travail éthique qui valorise leurs savoir-faire et les tissus locaux », a poursuivi l’ambassadeur de l’UE au Burkina Faso qui a ajouté qu’à travers cette soirée, l’UE veut « montrer (sa) solidarité avec le peuple résilient du Burkina Faso confronté à une crise sécuritaire et humanitaire sans précédent ».
« Je suis très fier et ça a été un plaisir pour moi d’avoir piloté ce projet qui est une valorisation d’un secteur sous-connu, sous-côté je dirais. Et l’UE qui nous a mis dans ses créneaux pour la fête de l’Europe, permettra de mettre le Faso Dan Fani en valeur sur tout l’espace africain et je suis sûr que ce défilé mettra aussi en valeur notre tissu local sur le plan international », a affirmé le chef d’orchestre de cette parade, Alex Zabsonré qui a remercié l’Union européenne de valoriser l’art, la mode et la culture burkinabè.
Pour ce défilé, M. Zabsonré a indiqué que ce sont dix créateurs allant des plus jeunes aux plus côtés du Burkina qui ont été choisis. Les stylistes travaillant avec la matière locale à savoir le Faso Dan Fani et le Kôkô Dunda ont été priorisés. « C’est ceux qui travaillent avec la matière locale, genre le Faso Dan Fani et le Kôkô Dunda qui ont été sélectionnés parce qu’il est temps que nous valorisions nos matières. Et donc nous avons visé les créateurs qui travaillent avec ces textiles-là », a expliqué M. Zabsonré.
Par Bernard BOUGOUM