Accueil A la une Drame de Solhan: des ressortissants du Yagha vous parlent

Drame de Solhan: des ressortissants du Yagha vous parlent

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Les responsables de l'Association des ressortissants de Yagha (ARY)

L’Association des ressortissants du Yagha (ARY) à Ouagadougou, a animé ce mardi 15 juin 2021, une conférence de presse sur la situation sécuritaire et humanitaire dans la province du Yagha suite au drame de Solhan qui a enregistré officiellement 132 morts et de nombreux blessés, ainsi que de nombreux dégâts matériels. Selon les conférenciers, les attaques de Solhan à elles seules ont occasionné le déplacement vers « Sebba de 7 644 personnes ».

La province du Yagha compte six communes (Sebba, Mansila, Tankougounadié, Titabé, Boundoré et Solhan), a d’abord précisé dès l’entame de son speech, le président de l’Association des ressortissants du Yagha (ARY), Amadou Diallo, qui a noté avec force que toutes ces communes sont confrontées aux problèmes du terrorisme avec des milliers de déplacés internes. Alors, c’est naturellement que les conférenciers ont demandé à l’assistance d’observer une minute de silence à l’endroit de toutes les victimes du terrorisme dans le Burkina Faso.

L’ARY, une association créée le 20 avril 2014, s’est fixée comme objectifs de susciter et promouvoir un esprit de solidarité et d’entraide entre les ressortissants de la province du Yagha, et aussi de participer et contribuer au développement économique, social et culturel de la province du Yagha, selon ses responsables. Face à la crise sécuritaire dans la province du Yagha, l’association a séjourné du 3 au 6 mai 2021 à Sebba pour la remise de dons en nature (riz, huile, sucre, savon) d’une valeur de « 1 300 000 francs CFA » au comité provincial d’urgence et destiné à une soixantaine de déplacés internes.

Dans cette même lancée, les conférenciers ont salué « les efforts des services du gouvernement, de l’engagement des Forces de Défense de Sécurité (FDS), des Volontaires pour la Défense et la Patrie (VDP), des organisations humanitaires et les personnes de bonne volonté dont l’équipe des Etalons du Burkina qui grâce à leur engagement ont permis de soutenir les Personnes Déplacées Internes (PDI) dans leurs difficultés de survie (manger, dormir, se vêtir et se soigner) ».

« Nous invitons le Gouvernement à redoubler d’efforts dans la sécurisation des populations afin de faciliter leur retour (car) face au nombre grandissant de déplacés internes et compte tenu de la situation sécuritaire préoccupante dans le Yagha, il nous a paru nécessaire en tant que fils et filles de la province de prendre les initiatives pour mobiliser toutes les énergies afin de trouver des solutions structurelles et conjoncturelles à ce drame », ont cependant interpellé les orateurs du jour qui face aux nombreux appels d’amis du Burkina Faso et d’ailleurs pour faire parler leur cœur, ont vu la nécessité de créer deux comptes mobile money pour recevoir les dons en nature et en espèces. Ce sont les comptes Orange money : 06 81 20 82 et Moov money : 01 34 11 11.

L’ARY dispose en outre d’un compte RCPB 3301B131053 pour recevoir des dons en espèces.

Mais que s’est-il réellement passé ? Face à cette interrogation qui revenait dans les questions des journalistes, les conférenciers diront que «  c’est au moins depuis deux ans que la situation a commencé à se dégrader ». Pour soutenir leurs propos, ils ont rappelé que le deuxième adjoint avait été tué chez lui à domicile par des individus armés. Mais, disent-ils, hormis cela, ils ne disposent pas de plus amples informations pouvant satisfaire les multiples questionnements des journalistes très attentifs à cette actualité.

Qu’en est-il des chiffres qui ne concordent pas avec ceux officiels ? Pour les interlocuteurs du jour des Hommes des médias, ils ne peuvent, en tant que ARY, s’en tenir qu’au bilan officiel qui fait état de 132 morts. Les conférenciers ont aussi salué la création des Forces spéciales (FS) par les autorités du Burkina Faso. «Nous pensons que c’est une bonne action mais on attend de voir les résultats. Sinon pour le moment nous on soutient », ont-ils laissé entendre.

Par Bernard BOUGOUM