Les chefs d’Etat du Burkina, Mali et Niger, des ministres et des institutions sous régionales et continentales, des représentants d’associations, des leaders religieux se sont réunis jeudi 15 juin à Ouagadougou, en vue de fédérer leurs efforts dans la lutte contre la désertification.
En marge de la 23eme journée mondiale de lutte contre la désertification 2017 célébrée sous le thème « Notre terre, notre maison, notre futur », sur demande de Rock Marc Christian Kaboré, des ministres de la sous-région, des institutions sous régionales et continentales, des représentants d’associations, des leaders religieux se sont réunis en colloque autour du thème : « Soutenabilité, Stabilité, et Sécurité (3S) » en Afrique de l’ouest soldé par un appel à l’action.
Ce colloque de lutte contre la désertification a mobilisé une multitude de personnalité issue du Burkina, de la sous-région, du continent. A cette occasion on note la présence des ministres de l’environnement et celles des présidents d’institutions telles que l’UA, la CEDEAO, le CILSS, l’UEMOA, le SADC et les représentants d’institutions internationales telles que l’UE, la France, le Canada.
Ces personnalités ont mené des réflexions sur la mise en œuvre des 3S adoptées par les chefs d’Etats africains, lors du sommet africain de l’action du Marrakech le 16 novembre 2016, afin d’infléchir l’allure que prend la désertification dans le monde en général et en Afrique subsaharienne en particulier.
Ainsi, les 3S (Soutenabilité, Stabilité, et Sécurité) sont une approche globale innovante pour cerner les rapports subtils entre désertification, immigration, insécurité afin de juguler de façon optimale ces fléaux modernes mais aussi pour atteindre la neutralité en matière de dégradation des terres en Afrique en vue du développement durable.
Le Burkina avait déjà « pris des mesures politiques importantes au niveau national pour lutter contre la désertification (…). Le plan de développement économique et social (PNDS) récemment signé s’inspire des objectifs du développement durable et y intègre ces principales cibles, notamment la cible 15 sur le respect des écosystèmes terrestres ».
Le premier S du thème, la Soutenabilité, a permis aux panélistes de démontrer qu’il y a une mauvaise gestion dans le monde et en Afrique des ressources naturelles traduite par une surexploitation des richesses naturelles, le gaspillage de l’énergie et de l’eau d’où la dégradation des terres et le réchauffement climatique. Les conséquences de la dégradation des terres et du réchauffement climatique c’est l’instabilité d’où le second S c’est-à-dire la stabilité.
En effet, les panélistes ont prouvé l’existence d’instabilité relative à l’accès limité aux ressources productives du fait de la dégradation des terres ce qui expose nombre de jeunes sans perspective dans l’instabilité au risque d’immigration involontaires et de radicalisation suggérée par des groupes extrémistes.
Enfin le troisième S à savoir la sécurité a donné lieu à des réflexions allant dans le sens de la nécessité de renforcer la résilience des populations en réhabilitant les terres en vue de la création de nouveaux emplois, renforcer l’accès au foncier, au crédit, ainsi que les capacités entrepreneuriales des jeunes afin de stabiliser l’emploi d’où l’appel de Ouaga.
L’appel de Ouaga
Le ministre burkinabè de l’Environnement, Nestor Bassière a lancé un appel à l’endroit de la communauté internationale, à l’occasion de cette journée. Il l’a invité « à promouvoir des partenariats afin de réhabiliter dans le monde 10 millions d’hectares de terres dégradés et créer 2 millions d’emplois liés à l’exploitation durable des terres pour les jeunes, les femmes et les migrants ».
Aussi cet appel est particulièrement adressé à l’Afrique, selon le ministre. Les pays africains sont appelés « à créer les conditions nécessaires au développement de nouvelle opportunité d’emploi en identifiant les sites ou l’accès à la terre peut être renforcé et les droits fonciers sécurisés, en particulier au profit des populations vulnérables et socialement à risque ».
Dans ce sillage des appels, les leaders religieux par la voix du Cardinal Philippe Ouedraogo ont demandé aux croyants « au nom de leur espérance, de leur foi, et de leur amour de la vie à collaborer à la sauvegarde et à la restauration de notre environnement». Au sujet de la restauration de l’environnement, le président Rock Marc Christian Kaboré a indiqué dans son discours de clôture du colloque que son pays envisage « La restauration et l’aménagement de cinq million d’hectare de terre dégradée à l’horizon 2020 ce qui correspond à 55% de la superficie des terres dégradées et permettra de nourrir 6 million de personne supplémentaire d’ici 2020 ».
Joseph AKOUTOU (Stagiaire)