Le Chef de file de l’opposition politique, Eddie Komboïgo a déclaré le 14 juillet 2021 au cours d’une conférence de presse que «tant que Bonaventure Dimsongdo Ouédraogo n’est pas remplacé, l’opposition ne siégera pas à la CENI». Une décision qui a fait réagir des citoyens burkinabè dont Harouna Dicko qui, dans une note, demande au CFOP de «revenir sur sa déclaration», expliquant que «c’est dans le souci de voir notre démocratie en construction, faire un pas en avant». M Dicko s’en veut également aux présidents des partis politiques de l’opposition qui ont «la fâcheuse habitude de se faire désigner comme commissaires à la CENI avant de démissionner de leurs responsabilités politiques». Pour lui, cela pose une vraie question de morale politique mais pas de légalité.
C’est dans le souci de voir notre démocratie en construction faire un pas en avant que, dans ma déclaration du 16 mai 2021, j’avais demandé au Ministre d’Etat Pengdwendé Clément SAWADOGO de revenir sur les instructions de sa lettre n° 2021-0103 du 27 avril 2021 par laquelle il avait invité les Gouverneurs de région à notifier la démission de fait à certains maires et de procéder à leur remplacement.
C’est dans ce même souci aujourd’hui que je demande au Chef de file de l’opposition de revenir sur sa déclaration de la conférence de presse du mercredi 14 juillet 2021 à savoir que «à défaut d’un remplacement de Monsieur Bonaventure Dimsongdo OUEDRAOGO, les commissaires de la composante opposition politique ne siègeront pas à la CENI».
Je formule cette demande sur la base de la pertinence des dispositions des articles 5, 7 et 10 du Code électoral aux termes desquelles l’élection du représentant des autorités coutumières comme Président de la CENI est possible.
Par contre, aux termes des dispositions de l’article 11 du Code électoral aucun des quinze commissaires ne peut être membre du bureau de la CENI:
S’il est âgé de moins de 25 ans ou de plus de 65 ans ;
S’il est membre dirigeant d’un parti ou formation politique.
Or, ce sont les présidents des partis politiques de l’opposition qui ont la fâcheuse habitude de se faire désigner comme commissaires à la CENI avant de démissionner de leurs responsabilités politiques, et cela pose une vraie question de morale politique mais pas de légalité. Le Chef de file de l’opposition gagnerait plutôt à remplacer le Président de l’UFC Monsieur Issa BALIMA dans sa propre composante, avant de récuser le commissaire d’une autre composante.
Moi je pense que c’est l’existence même de la CENI dans sa forme et sa composition actuelles qui constitue un problème de démocratie républicaine.
«Ne m’en voulez pas – raa ning’m talé yé – aou kana djigui n’na – ta ngnigee k’am -»
Ouagadougou, le 15 juillet 2021
Harouna DICKO