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Niger: incroyable retour à Diffa pour plus de 26 000 déplacés!

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Le retour des déplacés de Diffa doit susciter d'autres opérations du genre (Ph. illustration/dw.com)

Ni les déplacés eux-mêmes ni les observateurs, encore moins les assaillants qui font fuir les populations n’y croyaient! Même Mohamed Bazoum, y croyait-il vraiment, lorsqu’il s’engageait à ramener, dans leurs villages, les habitants qui les avaient fuis, à cause des attaques meurtrières perpétrées par les terroristes et les vols de bétails et d’autres biens opérés par les bandits de grand chemin? En tout cas, le président du Niger, qui vient de passer le cap des symboliques «100 Jours» au gouvernail de son pays, a permis, depuis ce dimanche, à plus de 26 000 Nigériens, de regagner leurs villages, situés dans la redoutée région de Diffa. Plus que le bonheur des retrouvailles en famille sur les terres de leurs ancêtres qui ont vu naître nombre d’entre eux, c’est cet espoir de recommencer une nouvelle vie, dans la sécurité retrouvée, qui anime ces villageois de Diffa, eux qui avaient tout abandonné pour fuir les semeurs de la mort.

Certes, l’opération débutée rien que le 20 juin, est loin d’avoir ramené tous les déplacés nigériens au bercail, mais elle n’est pas non plus à son terme. Encore bien des Nigériens, de leur exil forcé dans leur propre pays, espèrent vivre également ce bonheur de retourner chez soi. Et Mohamed Bazoum connaît assez bien le monstre auquel il n’a jamais laissé le moindre répit, depuis qu’il détenait le maroquin de l’Intérieur, dans le gouvernement de son prédécesseur.

Si pour l’instant, à en croire les autorités de Diffa, région dont 22 villages ont été visés par l’opération heureuse de retour, les populations vaquent, en toute quiétude à leurs occupations, il faut reconnaître que le plus dur commence pour l’Etat nigérien qui doit maintenir cette tranquillité. Et ce ne sera sans doute pas une sinécure pour Mohamed Bazoum et son équipe. Il leur incombe, avant tout et tous, la responsabilité, par des actes de développement étendus à toutes les régions, en plus des actions militaires, de mettre les populations à l’abri du besoin existentiel et de la menace terroriste. Car, la victoire contre les terroristes et les bandits ne sera pas qu’au bout du fusil. La lutte contre le terrorisme, c’est aussi la lutte contre la pauvreté et l’obscurantisme. Mais ce combat a des chances d’aboutir.

En effet, c’est devenu un secret de polichinelle que le premier président démocratiquement élu, qui a succédé à un autre président démocratiquement élu, a conquis le cœur de tous les Nigériens depuis son investiture le 2 avril dernier, par un discours fondateur et rassembleur. Même certains des concitoyens du successeur de Issoufou Mahamadou, qui s’est retiré après ses deux mandats constitutionnels, sont passés de farouches opposants à lui, au rang d’admirateurs de la bonne gouvernance et des mesures de mieux-être qu’il met en place, au profit de tous les Nigériens.

Faut-il maintenant dormir sur ses lauriers? Que nenni! Il serait illusoire pour le pouvoir nigérien, de penser que tout est accompli. L’heure a plutôt sonné, pour consolider les bases d’une confiance retrouvée entre le sommet et la base, afin que par la cohésion nationale, le terrorisme et la pauvreté trouvent en face, une nation unie et déterminée à aller au développement, en tournant le dos aux querelles de clochers montées de toutes pièces par des politiciens en mal de popularité ou en fin de course.

La graine de la haine et de la division ne doit plus trouver terre fertile dans un Niger où l’espoir renaît. Et les opérations de retour des déplacés doivent se multiplier à foison, grâce à l’évolution du rapport de force et une amélioration du contexte sécuritaire. En tout cas, d’autres populations, comme celles de la région martyre de Tillabéri, située dans la zone dite des Trois frontières, que partage le Niger avec le Burkina Faso et le Mali, attendent avec impatience de retourner à la maison.

Par Wakat Séra