Sur un gap d’au moins 21 milliards de francs CFA, la table ronde des bailleurs de fonds pour le financement du Cadre stratégique national de Lutte contre le VIH, Sida et les IST 2016-2020 et le Plan d’Urgence pour l’accélération de la réponse nationale 2017-2018, tenue vendredi 23 juin à Ouagadougou, a permis de mobiliser un montant supplémentaire de 7 012 460 231 FCFA.
Cette table ronde a réuni des partenaires financiers qui, au terme des échanges, se sont engagés à accompagner le Burkina dans la lutte contre le VIH-Sida à travers la mise en œuvre de son cadre stratégique 2016-2020 à hauteur de 112 230 883 000 FCFA, soit un taux de mobilisation provisoire de 87,9%, selon le rapport final. Et sur un gap de l’ordre de 21 748 842 983 F CFA, la rencontre a permis de mobiliser un montant supplémentaire de 7 012 460 231 FCFA.
« Nous sommes à la quatrième table ronde de mobilisation de ressources et c’est la première fois qu’on atteint un taux de près de 90% de mobilisation à la fin de la table ronde », a affirmé Didier Romuald Bakouan secrétaire permanent du Conseil national de lutte contre le Sida et les Infections sexuellement transmissibles (CNLS-IST), qui exprime sa « satisfaction ».
Durant la rencontre des suggestions et recommandations pour une bonne mise en œuvre de ce cadre stratégique ont été formulées.
Cette table ronde a permis également d’examiner les ambitions de développement du pays en matière de lutte contre le VIH-Sida à l’horizon 2030 avec un cadre stratégique d’un plan d’urgence d’accélération de la réponse au VIH au Burkina.
Le Cadre stratégique national 2016-2020, adopté par le gouvernement en juillet 2016 se fonde sur les orientations nationales et s’inscrit dans les perspectives de réalisation des stratégies internationales de l’Onusida.
« Les financements nécessaires à la mise en œuvre du Cadre stratégique national 2016-2020 sont évalués à 116 740 345 747 F CFA », selon le ministre des Finances, de l’Economie et du Développement, Rosine Coulibaly, confiant qu’à « la date du 31 mai 2017, les annonces de financements des partenaires s’élèvent à 105 984 256 579 F CFA, soit un gap de 10 756 089 168 F CFA ».
La présente table ronde visait à concrétiser ces annonces, selon le ministre Coulibaly, pour qui « la contribution de l’Etat est évaluée à 73 623 150 671 F CFA, soit 14 724 630 134 F CFA par an ».
Mme Coulibaly a « rassuré (les bailleurs de fonds) que la gestion des ressources respectera l’orthodoxie de la gestion selon les normes nationales et internationales sur le plan comptable et financier ».
Selon le rapport Onusida 2015, la prévalence dans la population générale s’établit à 90% avec des poches de concentration au sein de certains groupes spécifiques que sont les travailleuses du sexe (16,1%), les homosexuels (3,6%) et les détenus (2,98%). Quant aux résultats des enquêtes de séro surveillance par site sentinelle, les prévalences sont élevées dans certaines régions et notamment en milieu urbain où il y a les plus fortes concentrations humaines.
« Le nombre des personnes vivant avec le VIH dépistées et suivies sur le plan médical, est passé de 77 648 en 2015 à 82 837 en 2016, mais seulement 57 178 individus sont sous ARV dont 2 504 enfants », a affirmé le ministre burkinabè des Finances, de l’Economie et du Développement.
Pour le premier Conseiller de l’ambassade des Etats unis, David Young, il y a « encore du chemin à faire et des défis à relever pour atteindre les objectifs (…) d’ici à 2020 tel que préconisé par l’Onusida et ses partenaires », rassurant que « le Système des Nations unies, le Fond Mondial, le gouvernement des Etats unis et l’ensemble des partenaires techniques et financiers réitèrent (leur) engagement à soutenir et accompagner le (Burkina) dans la réalisation des objectifs qu’il s’est fixé dans la mise en œuvre du cadre stratégique national et du plan d’urgence et de rattrapage de la réponse nationale ».
Daouda ZONGO