Cinq personnes ont été interpellées et placées sous mandat de dépôt suite au lynchage de Kpali Ouali à Kantchari dans la région de l’Est, après la mort d’un berger dont le troupeau a causé des dégâts au champ d’un agriculteur, dans un hameau de culture du village de Boudiéri. Elles ont été mises en examen pour des faits d’assassinat, complicité d’assassinat, tentative d’assassinat, de rébellion et d’assistance aux criminels.
COMMUNIQUE DU PROCUREUR DU FASO PRES LE TRIBUNAL DE GRANDE INSTANCE DE DIAPAGA
Le 05 septembre 2021 aux environs de douze heures quarante minutes (12h40mn), le Commandant de la Brigade Territoriale de Gendarmerie de Kantchari nous informait de la mort d’un berger suite à des dégâts causés par le troupeau de ce dernier au champ d’un agriculteur, dans un hameau de culture du village de Boudiéri, commune de Kantchari.
Il ajoutait que selon une source locale, la mort du berger serait consécutive à des coups qu’il aurait reçus de la part du propriétaire du champ.
Comme suite à cette information, des instructions ont été données à l’effet de se transporter sur les lieux, procéder aux constations d’usage et d’ouvrir une enquête circonstanciée.
Ainsi, le major du CSPS de Boudiéri a été requis afin d’examiner le corps sans vie de la victime qui a été identifiée par la suite sous le nom de TANKOANO Tamba, âgé de douze (12) ans environ et remise aux parents aux fins d’inhumation.
Au lendemain de l’enterrement, le 07 septembre 2021, la Brigade invitait les parents du défunt pour les auditions.
A la même date aux environs de sept heures trente minutes (7H30mn), un jeune du nom du OUALI Kpali, se présentait à ladite Brigade. De ses déclarations, il ressortait un lien avec la mort de TANKOANO Tamba, mais comme il était gravement blessé, puisque son pouce gauche a été amputé, il fût conduit au centre médical de Kantchari sous la surveillance du Commandant de Brigade, d’un de ses éléments et accompagné d’un parent du suspect pour des soins avant son audition.
Y étant, un groupe de trois (03) personnes fait irruption ; alors que le blessé ressortait et contre toute attente, un du groupe le rouait de coups de bâton, les deux autres en faisaient autant avec des cailloux. C’est ainsi qu’il a été battu à mort. Son accompagnant quant à lui a pu prendre la fuite. Le Commandant de Brigade présent sur les lieux en voulant s’interposer n’a eu sa vie sauve que grâce à des tirs de sommation. Les auteurs de ce crime ont profité prendre la fuite.
Sur le compte rendu de ces faits, une nouvelle enquête a été ouverte. La victime identifiée sous le nom de OUALI Kpali après examen médical a été remise pour inhumation.
Aux termes des investigations, onze (11) personnes ont été auditionnées, cinq (05) interpellées et gardées à vue pour leur participation et/ou implication dans la survenance de ces évènements malheureux.
Ces personnes ainsi interpellées ont été déférées à notre parquet ce jour 13 septembre 2021. Au regard des différentes pièces de la procédure, nous avons requis du juge d’instruction l’ouverture d’une information judiciaire contre elles, pour des faits d’assassinat, complicité d’assassinat, tentative d’assassinat, de rébellion et d’assistance aux criminels sur la bases des articles 122-1, 122-2, 122-4, 131-4, 131-5, 362-1, 362-2, 362-4, 363-1, 363-2, 363-3, 512-11 et 512-15 du code pénal et leur placement sous mandat de dépôt.
Elles ont été effectivement mises en examen pour ces chefs de prévention et placées sous mandat de dépôt.
C’est l’occasion pour nous, d’appeler les populations une fois de plus à une franche collaboration avec les acteurs de la chaîne pénale pour un meilleur traitement des litiges pénaux, d’une part et d’autre part à la tolérance pour préserver notre vivre ensemble.
En ces moments douloureux, le Procureur du Faso, présente ses condoléances aux familles éplorées et rassure que chacune des infractions relevées sera traitée avec la rigueur que la loi impose.
Fait à Diapaga, le 13 septembre 2021
Le Procureur du Faso
Salam OUEDRAOGO