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NOUVEL AFRIQUE–NOUVELLE GENERATION/ “Le renouvellement de la classe politique: un diner épicé pour les vieux barons?“

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Madina Tall

C’est avec une consternation déconcertante que nous analysons la contradiction dans le discours du renouvellement des classes politiques lorsque celui-ci s’arme de gants de boxe.

Sur le continent, le son des tam-tams se mêle aux voix qui fredonnent les paroles de l’alternance et le renouvellement des classes politiques, alors qu’en pratique le spectacle est mis sous l’éteignoir au profit de fortes propagandes destructrices et ambivalentes, un bal poussière des égos et un marketing politique autour du culte de la personnalité.

En effet, les partis politiques traditionnels sont restés dans une dynamique verticale reposant sur un baron sans apparente perspective de renouveau du jeu bureaucratique décisionnel au sein des instances des partis ( autrement dit un régime patrimonial) conduisant à un immobilisme dans l’activisme, le militantisme et l’essor des jeunes leaders dans les échelons politiques.

Ces barons charismatiques à la « Une » à l’époque de l’avènement du multipartisme, au cœur des guerres de successions de pouvoir et la montée du nationalisme sans réellement avoir poser les assises d’un processus transitoire à l’alternance politique, sont  confrontés aujourd’hui à la montée en puissance d’une nouvelle génération d’hommes politiques qui semble vouloir adopter une pédagogie tranchant avec le discours politique classique aux antipodes de l’évolution de la démocratie.

C’est donc, les bras ouverts dans un berceau d’épines que les vieux barons censés conduire la relève politique s’offusquent de l’intrépidité et la clairvoyance d’un certain dauphin Jean-Louis-Billon, du pragmatisme d’un autre Ousmane Sonko ou encore de l’audace politique d’un Moïse Katumbi qui, prêts à  incarner la nouvelle génération de leaders jouent les défis de l’alternance politique.

Il faut rappeler aux personnes sensibles d’interprétations que l’intérêt du débat ne réside pas dans l’opposition entre le jeunisme et l’âgisme qui d’ailleurs sont péjoratifs politiquement et sont utilisés à des fins discriminatoires et de mépris fondés sur l’âge.

 L’essence de ce combat est le passage du flambeau à une nouvelle génération, exerçant pour les intérêts du peuple souverain, qu’elle soit essayiste pour certains ou experte pour d’autres, mais en tout état de cause qui conduira un agenda transitoire sur la base d’un renouveau démocratique d’idées et de projets concrets pour in fine poser les bases d’un succès politique et d’une réussite économique pour les futures générations.

Toutefois, pour les africains, la vraie démocratie s’avère être une utopie tandis que le climat de morosité et de dégout à l’endroit de la vieille classe politique à altérer le patriotisme, accentuer le communautarisme et conduit à la déchéance de la vision républicaine des africains.

Alors, le renouvellement devient un besoin, une nécessité du moment où quand bien même qu’il peut être annonciateur d’un souffle nouveau, de certaines tempêtes mais surtout d’une progression certaine dans l’espace politique.

Vous vous posez certainement la question de savoir si le changement des hommes suffirait à répondre à la problématique du renouvellement des classes politiques.

À ce genre de question pessimiste sur l’avenir, Nelson Mandela a enseigné que «cela semble toujours impossible, jusqu’à ce qu’on le fasse».

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