Simone Veil est décédée ce vendredi 30 juin 2017 des suites de maladie. La mort de ce membre de l’Académie française, celle-là même qui a survécu à la Shoah et réussit plus tard, contrairement à beaucoup d’autres rescapés à retrouver une vie normale au point d’exercer d’importantes fonctions au sein de la vie politique française, a suscité beaucoup de réaction de compassion tant en France que dans le reste du monde.
La triste nouvelle du décès de Simone Veil est venue de la famille. «Elle est morte à l’âge de 89 ans à son domicile à Paris», a fait savoir son fils Jean Veil ce vendredi 30 juin. Elle est issue d’une famille bourgeoise juive, les Jacob, qui, pourchassée pendant la deuxième guerre, par les allemands Nazis s’est réfugiée à Nice où elle a été arrêtée. A l’aube du 13 avril 1944, Simone, sa mère et sa sœur sont embarquées dans des wagons à bestiaux qui arrivent deux jours et demi plus tard à Auschwitz-Birkenau. De toute la famille déportée, seul Simone s’en sort sauve grâce à son instinct de survie très forte.
Cette rare juive française ayant survécu à la déportation à Auschwitz, de retour en France a réussi à reprendre une vie normale. Mariée et mère de trois enfants, elle a même fait des études supérieures en science politique à l’université, avant de devenir en 1974, ministre de la Santé dans le gouvernement de Jacques Chirac qu’il a marqué par la conquête du droit à l’avortement en faveur des femmes. Selon le journal Le Monde, cette victoire a été saluée en son temps par la gauche française mais fortement critiquée par la droite. En réponse à Simone, ses adversaires sur cette question avaient comparé la légalisation de l’avortement au nazisme. En son temps, rappelle Le Monde, «le député René Feït a fait écouter les battements du cœur d’un fœtus tandis que Jean Foyer dénonçait les abattoirs où s’entassent les cadavres de petits d’hommes». Jean-Marie Daillet, lui aussi contre l’avortement, affirmant ignorer le passé de déportée de Simone Veil, évoque même le spectre des embryons «jetés au four crématoire», s’est souvenu Le Monde.
Une vague d’hommages de personnalités politiques françaises, dont Emmanuel Macron, François Hollande, Nicolas Sarkozy a salué l’action de l’illustre disparue la distinguant comme une femme ayant fait face avec ténacité aux atrocités de la déportation et de la vie et comme une politique de conviction, de courage, de dignité qui a contribué à la reconstruction de l’Europe de l’après-guerre.
Joseph Akoutou, Stagiaire