Le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération, de l’Intégration africaine et des Burkinabè de l’extérieur, Alpha Barry, a affirmé le mercredi 24 novembre 2021, que le convoi militaire français, empêché de continuer sa route vers le Niger par des manifestants à Kaya, dans le Centre-nord du pays, « est toujours sur le territoire burkinabè », lors d’une conférence de presse du gouvernement sur la situation du convoi français au Burkina Faso.
Cela fait une semaine que le convoi militaire français qui a pris la direction de Gao au Mali, mais dont le trajet passe par Dori pour rejoindre le Niger, est bloqué au Burkina Faso, par des manifestants qui dénoncent la coopération entre le pays des « Hommes intègres » et la France. Face à la situation qui perdure après l’échec visiblement des autorités pendant sept jours, le ministre Alpha Barry a rencontré les journalistes le mercredi pour donner de plus amples informations sur le blocage du convoi militaire Français.
« Le convoi militaire français est toujours sur le territoire burkinabè. Nous travaillons à ce que ce convoi quitte notre pays. Nous demandons à la population de Kaya de faire confiance au gouvernement », a déclaré Alpha Barry, indiquant que « le Burkina Faso a très souvent sollicité l’intervention de la France lorsque le pays commande du matériel militaire et que ce matériel doit survoler l’espace aérien européen ». « La France a plusieurs fois usé de son poids afin que le matériel arrive à bon port sur notre territoire national », a-t-il appuyé.
Pour M. Barry, la relation entre le Burkina Faso et la France est une relation d’amitié et de coopération. « La France est le deuxième Partenaire technique et financier (PTF). La coopération militaire entre les deux pays est très importante. Ce convoi est destiné aux Forces françaises à Gao (Mali) en passant par le Niger. Tout ce qui passe ici c’est avec l’accord des forces armées nationales », a signifié le ministre des Affaires étrangères.
«C’est un convoi militaire français régulier et habituel. Ce n’est pas seulement les convois français qui passent sur le territoire burkinabè. Je voudrais demander aux populations de demeurer calmes », a lancé Alpha Barry qui a estimé que « la lutte contre le terrorisme est une affaire de tous les Burkinabè, de notre Armée nationale. Il ne faut pas qu’on se trompe d’ennemi car la France est toujours intervenue à nos côtés lorsque nous lui avons fait la demande».
Le diplomate burkinabè a également indiqué que le G5 Sahel est très utile dans la lutte contre le terrorisme. La Force du G5 Sahel « intervient sur des espaces précis. Le G5 Sahel joue sa part dans cette lutte et les Armées nationales font aussi leur part. Toutes les forces armées nationales sont utilisées car la menace est à un niveau très élevé », a-t-il révélé.
Ces dernières semaines, les attaques terroristes au Burkina Faso ont connu un regain. La dernière attaque qui a créé l’émoi au sein des populations burkinabè a été celle qui a ciblé le détachement de la Gendarmerie à Inata, une localité située au Nord du pays. Au dernier bilan officiel, le décompte faisait état de 57 personnes tuées dont 53 gendarmes et quatre civils.
Par Bernard BOUGOUM