Des acteurs culturels burkinabè, membres de la Plateforme culturelle (PCBF), ont été formés le jeudi 30 décembre 2021 à Ouagadougou, à la maîtrise du digital afin de mieux gérer l’organisation de leurs évènements. Les participants ont reçu des notions de façon pratique sur la meilleure utilisation des outils informatiques (ordinateur et téléphone smart) pour la réussite de leur plaidoyer et de lobbying lors surtout des appels d’offres.
La Plateforme culturelle du Burkina Faso (PCBF), dans le cadre de ses activités, a initié cette formation sur la stratégie digitale du plaidoyer et du lobbying au profits de ses membres que sont : Jazz à Ouaga, Oumané Culture, Espace culturel Gambidi, Association Benkadi pour la Culture et le Développement de l’Association Benebnooma (NAK). L’apprentissage vise d’une part à mettre à jour les connaissances des participants sur le plaidoyer vu que les stratégies en la matière sont évolutives, et d’autre part, à leur apprendre de nouveaux outils notamment digitaux dont l’utilisation facilitera énormément et rendra plus efficaces leurs actions de plaidoyer.
Internet aujourd’hui est un outil de souveraineté…
« On a montré aux participants comment utiliser leurs ordinateurs et téléphones de façon efficiente pour atteindre leurs objectifs dans les domaines de plaidoyer et lobbying. L’internet est un outil qui nous permet vraiment de gagner. Gagner en temps, en ressource, en pouvoir, si on sait l’utiliser comme il se doit », a déclaré le communicateur, Mohamadi Dian Diallo, ajoutant que sa formation permettra aussi aux participants de savoir comment procéder sur google pour gagner en temps dans la recherche des contacts des décideurs dont le premier acteur, le ministre de la Culture, sans passer par ses canaux habituels.
Les membres de la PCBF sauront aussi que faire pour « être au courant à temps des appels d’offres et des appels à projet. Comment utiliser certains outils pour influencer l’opinion publique, mettre leurs messages dans des infographies qui influencent pour pousser les uns et les autres à partager l’info », a continué M. Diallo, rassurant que la formation est 100% pratique.
L’expert en digital a déploré le fait qu’au Burkina Faso, les utilisateurs de la connexion aient énormément de difficultés pour se connecter car cela retarde beaucoup le pays. « Si notre génération pouvait accéder à la connexion haut débit, nous allions vraiment gagner en connaissance, en pouvoir économique, en information, etc. L’internet aujourd’hui y va même de notre souveraineté. Nous avons besoin que notre peuple rentre dans cette nouvelle ère qui est la société de l’information sinon les autres vont vraiment nous dépasser et ils vont gagner tous les marchés », a soutenu Dian Diallo.
« Ceux qui sont très familiers à l’outil informatique ignorent beaucoup de choses sur lui »
La PCBF a initié cette formation parce qu’« on a l’impression que même ceux qui sont très familiers à l’outil informatique ignorent beaucoup de choses et ne savent toujours pas s’y prendre. Internet c’est comme le marché où quand vous y allez, c’est pour précisément chercher quelque chose. Et il faut savoir par où passer pour aller vite et ne pas perdre le temps. Donc, quand vous ne connaissez pas malheureusement les marchés, vous allez tourner autour d’eux pendant des heures et vous perdez énormément de temps », a caricaturé, le responsable de l’Espace culturel Gambidi, Kira Claude Guingané, participant à la formation.
De l’avis de ce participant, plus les acteurs culturels sont informés sur comment utiliser les outils qui leur sont offerts, plus ils gagneront en temps et en efficacité. Il a noté aussi qu’il y a le choix des outils que les acteurs vont utiliser qui va les aider plus ou moins. « Donc, c’est une formation qui est extrêmement précise et cela va apporter beaucoup aux membres de la plateforme. Elle est adaptée à notre rythme d’apprentissage », a-t-il ponctué.
Comme le formateur Dian Diallo, le responsable de l’Espace culturelle Gambidi pense que la connexion constitue un problème alors qu’internet est devenu un outil obligatoire. « Cela constitue un frein pour nos différentes organisations parce qu’on est dans un monde de compétitivité. Des pays africains sont nettement en avance sur nous parce qu’ils ont une vraie politique pour encourager l’installation d’internet. Donc on souhaite que le Burkina Faso aussi emboîte le pas car c’est un passage obligé », s’est-il offusqué.
« C’est un excellent cadeau pour nous qui évoluons dans le domaine de la culture »
«Cette formation est un excellent cadeau de fin d’année. Après Noël, c’est un excellent cadeau pour nous qui évoluons dans le domaine de la culture parce qu’on ne finit jamais d’apprendre, on a chaque fois besoin de renforcer ses capacités », a affirmé le régisseur de Jazz à Ouaga, Alpha Adams Diallo qui a laissé entendre qu’il est « en train de découvrir d’autres stratégies sur comment faire des recherches sur Google, comment contacter des gens, comment se mettre en réseau avec des gens ».
Grâce à ce renforcement de capacités des acteurs culturels, il a appris « comment avoir accès à des sites, comment coopérer avec des gens, comment rechercher de la documentation, comment partager des informations, etc. ». « Tout ça nous aide à atteindre nos objectifs parce que le digital court à une vitesse grand V et il faut que nous aussi soyons juste derrière afin qu’elle ne nous dépasse pas », a-t-il salué.
Pour Nonguebzanga Gilles Omar Koala, responsable marketing des Nuits Atypiques de Koudougou (NAK), la communication de M. Diallo que lui et ses camarades ont reçu leur sera d’un grand apport pour leurs organisations, notamment en recherche adaptée de partenariat ou même d’information diverse sur internet.
« Aujourd’hui on pense connaître mais ce matin on se rend compte qu’il y a encore beaucoup de choses à savoir par rapport aux différentes recherches qu’on à faire sur le net. On avait vraiment besoin de ce type de formation-là », a-t-il conclu.
Par Bernard BOUGOUM