Lors de son assemblée générale tenue le 15 juillet 2017 à Koudougou, 100 kms de Ouagadougou dans la capitale du Bulkiemdé, la Société des éditeurs de presse privée (SEP) a, comme à l’accoutumée, passé à la loupe l’ensemble des problèmes que rencontrent ses membres et la presse burkinabè de façon générale. Parvenant à la conclusion que l’heure est grave pour le 4è pouvoir au Burkina Faso, compte tenu surtout de la précarité financière qui a poussé certains organes à cesser, provisoirement ou définitivement, de paraître, la SEP a préconisé une fois de plus l’union et le professionnalisme pour faire face à l’adversité. «L’entreprise de presse privée face à la conjoncture économique nationale : quelles priorités et alternatives structurelles pour un environnement économique plus favorable»? Ce fut le thème qui a guidé les travaux de cette AG.
Les défis sont énormes aujourd’hui pour la presse burkinabè. Les difficultés sont même insurmontables pour certains organes qui ont simplement mis la clé sous le paillasson. Les autres vivotent dans l’espoir de lendemains meilleurs qui pourraient se manifester par de meilleures conditions économiques. Mais l’avenir est des plus incertains pour les entreprises de presse dans un Burkina Faso où l’Etat se hâte très lentement pour apurer ses dettes à leur endroit, pendant que le marché publicitaire se réduit comme une peau de chagrin. Les questionnements pour une survie de cette presse faisant pourtant partie des plus citées de la région en matière de qualité éditoriale sont nombreux et tout autant inquiétants. C’est consciente de cette déliquescence qui guette la presse burkinabè que la Société des éditeurs de presse privée (SEP), se penche régulièrement sur la question, comme ce fut le cas lors de sa dernière rencontre de Koudougou où suite à la présentation des rapports moral et financier du bureau, l’Assemblée générale a reconnu à l’unanimité, la vitalité de cette structure faîtière de la presse privée.
Dans la logique de rassemblement qui guide le bureau de la SEP qui a pour étoile polaire l’unité dans la diversité, Boureïma Ouédraogo et ses collaborateurs n’ont de cesse d’exhorter les uns et les autres à «privilégier ce qui nous rend fort et nous unit» aux «divergences de vues, somme toute normales dans toute communauté vivante et dynamique». Les obstacles étant là, il faut les surmonter. C’est l’une des principales raisons qui ont guidé le choix du thème de l’Assemblée générale: «L’entreprise de presse privée face à la conjoncture économique nationale: quelles priorités et alternatives structurelles pour un environnement économique plus favorable?». Le président de la SEP est convaincu d’une chose, il y a urgence à agir et ensemble faire bouger les lignes. «Ces défis nous rappellent qu’ensemble nous serons toujours plus forts et plus crédibles pour défendre les intérêts de nos organes de presse» car «aujourd’hui plus que jamais, la liberté de presse est menacée (…) de destruction massive par un environnement économique des plus austères (…) la plupart de nos entreprises étant dans la précarité», a affirmé Boureïma Ouédraogo.
L’opérationnalisation du Fonds d’appui à la presse privée, la revue de la fiscalité appliquée à l’entreprise de presse, tout l’environnement institutionnel de l’économie des médias sont autant de chantiers sur lesquels la SEP s’engagera pour que vive la presse burkinabè.
En attendant des résultats concrets de ce combat, l’AG a constitué une opportunité pour les patrons de presse de mesurer l’importance de la messagerie et de la rotative dans une présentation de Ismaël Bicaba, le directeur commercial des Editions Sidwaya, une communication sur la vente sécurisée en ligne des journaux, de précieuses informations sur le Fonds d’appui à la presse privée (FAPP) délivrées par son directeur général, Bê Palm, et des sujets d’actualité comme les déboires judiciaires du directeur de publication du journal Le Soir, Lookmann Sawadogo et la suspension de l’émission « Bigbenoré » par le Conseil supérieur de la communication (CSC) étaient également au menu de cette Assemblée générale qui a eu pour témoin oculaire, un chargé de mission du ministre de la Communication et des relations avec le Parlement.
Par Wakat Séra