Le procès des militaires de l’ex-Régiment de sécurité présidentielle burkinabè (RSP) accusés d’avoir projeté attaquer en décembre 2015 la Maison d’arrêt et de correction de l’armée (MACA) s’est poursuivi le samedi 07 janvier 2017 avec l’interrogatoire de neuf accusés.
Le caporal Kondé, premier accusé à être appelé à la barre à l’ouverture de l’audience vers 8H35 (GMT, heure locale), a rejeté les faits d' »association de malfaiteurs » qui lui sont reprochés. Il a affirmé n’avoir pas « participé à la réunion du 19 décembre 2015 » tenue chez le caporal Madi Ouédraogo.
Il a soutenu que le 19 décembre 2015, il a accompagné son « parent, le soldat de deuxième classe Éric Kini » chez le caporal Ouédraogo, mais qu’il est resté au dehors et n’avait pas l’objet de la rencontre.
Quant au soldat de première classe Ghislain Kaboré, l’un des neuf accusés, qui comme les premiers auditionnés dit ne pas reconnaître les faits qui l’ont conduit devant le tribunal, a affirmé que le jour de la réunion il est arrivé chez le caporal Madi Ouédraogo juste à la fin de la rencontre.
« Je suis allé trouver que les gens sortaient et c’est Madi (Ouédraogo) qui m’a dit qu’ils ont parlé des matériels (perdus) mais il y a eu un autre sujet (qui est) de chercher des solutions pour libérer le général (Gilbert Diendiéré) et les gens ne se sont pas entendus », selon le soldat Kaboré.
Selon lui, l’idée de « chercher des solutions pour libérer le général » ne l’intéressait pas », raison pour laquelle il a dit au caporal Ouédraogo qu’il n’était pas à Ouagadougou », quelques jours après quand il l’a contacté téléphoniquement.
« J’ai perdu tous mes matériels (télé, armoire, fauteuils …) qui étaient dans ma chambre au camp Naaba Koom II (ex-camp du RSP) et le caporal Ouédraogo m’avait demandé de venir pour qu’on parle des matériels perdus. C’est ce qui m’a amené la-bas », a-t-il affirmé devant le tribunal.
Tout comme les accusés interrogés vendredi 6 janvier 2017, les militaires de l’ex-RSP auditionnés samedi dans le cadre du procès du projet d’attaque de la Maison d’arrêt et de correction de l’armée pour libérer les généraux Gilbert Diendiéré et Djibrill Bassolé, ont tous rejeté les accusations.
En ce qui concerne les faits de détention illégale d’armes, certains soldat ont reconnu avoir détenu par devers eux des armes et des munitions mais ont affirmé qu’après la dissolution de leur corps le 25 octobre 2015, ils attendaient que la situation qui prévalait se calme pour chercher des moyens pour les réintégrer.
L’audience du samedi a pris fin vers 16H16 (GMT) avec l’audition du sergent Sansan Dah qui reconnaît avoir gardé avec lui « 360 munitions », et cherchait des moyens pour leur réintégration.
Mohamed ZOUNGRANA