La présidente du Mouvement pour la Renaissance du Burkina (MRB), Yéli Monique Kam, a déclaré ce vendredi 8 juillet 2022 que « la réconciliation n’est pas une prime à l’impunité » face l’actualité burkinabè marquée par une rencontre des anciens chef d’Etat et du président Paul-Henri Sandaogo Damiba, lors d’une conférence de presse à Ouagadougou.
«Si la Réconciliation est inscrite comme une priorité par le pouvoir de la transition, le peuple est en droit de réclamer la Justice au préalable suivant le triptyque Vérité-Justice-Réconciliation qui n’est pas une prime à l’impunité », a affirmé Monique Kam, poursuivant qu’« en ce moment de graves menaces sécuritaires, la réconciliation doit concerner d’abord les citoyens qui veulent participer à l’effort de guerre, à la médiation dans les groupes armés terroristes ou bien à l’enrôlement au front de guerre ».
La présidente du MRB s’est dite convaincue que « sans justice, le pays est une jungle ». C’est la raison pour laquelle les militants du MRB disent ne pas vouloir « cautionner une parodie de justice ». « Nous ne voulons pas non plus contribuer à consacrer l’impunité en acceptant une Réconciliation sur mesure », a soutenu madame Kam qui a souligné que « les conséquences sociales de l’impunité entraînent une chute de la morale populaire, puisque l’honnêteté n’est pas encouragée alors que les crimes restent impunis ».
Dans cette logique de la réconciliation, c’est le cas des militaires et policiers radiés des effectifs de l’armée suite à des mutineries qui respectent les formes et les normes. « Ils ont été arrêtés, jugés, reconnus coupables et condamnés et ont fini de purger toutes les peines. Ces radiés de l’armée ont respecté le processus vérité-justice-réconciliation : ils ont purgé les peines et depuis lors, ils ne cessent d’implorer le pardon du peuple », a-t-elle plaidé pour leur réintégration.
Le MRB s’est aussi prononcé sur les questions de mal-gouvernance et des attaques terroristes que subit le pays depuis sept ans. Sur ces problématiques, le MRB ne voit qu’un seul coupable, la France. C’est pourquoi, il a exigé « un bilan sincère et vrai des accords établis entre le Burkina et la France en indiquant les forces et faiblesses, les limites, contraintes et menaces ».
« Les Burkinabè sont arrachés à notre affection au quotidien sous des balles assassines des terroristes parce que les accords militaires que la France a fait signer avec notre pays empêchent nos dirigeants d’acquérir des équipements militaires sophistiqués ou de s’attacher un autre partenaire plus efficace que la France », a-t-elle dit, soutenant que le Burkina « est sous l’emprise de la France ».
Un autre point et pas des moindres abordé par les conférenciers du jour a concerné les élections futures qui sanctionneront la période de la transition. Pour Yéli Monique Kam, « la solution ultime pour la stabilité du Burkina Faso est d’exclure des prochaines échéances » les anciens dirigeants qui auraient fait toute leur preuve. « Ils sont déjà liés à la France et sont incapables de défendre la souveraineté nationale, seule gage de stabilité, et d’instauration d’un ordre nouveau par une nouvelle classe politique sur les bases de la refondation de la République du Faso », a-t-elle estimé
Par Bernard BOUGOUM