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Chantiers du 11-Décembre à Gaoua: des ouvriers se plaignent du non-paiement des prestations

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Chantier du 11 Décembre à Gaoua (cité des forces vives) Ph. Daouda ZONGO, Wakat Séra

« Tu travailles et après il n’y a pas le paiement, pourtant après la prestation, il nous faut aussi la contrepartie », peste dans un français approximatif, le maçon technicien en génie civil, Wendlasida Jean-Baptiste Nacoulma, venu de Koudougou (Centre-Ouest burkinabè) dans le cadre des travaux du 11-Décembre à Gaoua dans le Sud-Ouest, regrettant le départ de certains ouvriers pour cause de non-paiement.

Wendlasida Jean-Baptiste Nacoulma, maçon technicien en génie civil sur le site de la cité des forces vives Ph. Daouda ZONGO, Wakat Séra

Au milieu des bruits de pelles, truelles mêlés des cris des ouvriers, M. Nacoulma, visage luisant de sueur, ne passe pas par quatre chemins pour dénoncer ce qu’il appelle « de l’exploitation ». Pour lui, même si « le travail avance » sur le site de la cité des forces vives et qu’ils espèrent finir leur chantier à temps, certains bâtiments pouvaient atteindre « une certaine hauteur si les propriétaires des chantiers payaient bien les ouvriers ».

« Nous avons des difficultés pour travailler. Tu travailles et après il n’y a pas de paiement. Pourtant après la prestation, il nous faut aussi la contrepartie », affirme-t-il, confiant que « depuis le 1er juin », date de son arrivée sur le chantier, il « constate du jour au lendemain que les gens fuient » le travail.

Djakalia Ouattara, un maçon sur le site de la cité des forces vives Ph. Daouda ZONGO, Wakat Séra

En plus du « non-paiement » qui font « fuir » des ouvriers, les travailleurs sur le site de la cité des forces vives font face également au manque des blocs de latérite taillés (BLT, briques en pierres taillées), dont on s’approvisionne à Dano, Diébougou (Sud-Ouest) et à Bobo (Ouest burkinabè), selon Djakalia Ouattara, un maçon, la trentaine révolue. Les BLT, sont les briques choisies pour la construction des infrastructures du 11-Décembre à Gaoua.

Désignée pour abriter les festivités du 11-Décembre (accession du Burkina à la souveraineté nationale), la ville de Gaoua, localité située à près de 400 km de Ouagadougou, s’active à son toilettage en vue d’être prête pour la fête et réserver un accueil « chaleureux aux festivaliers et les mettre dans de bonnes conditions de séjour », comme l’a indiqué le maire de la commune Fiacre Kambou à un journaliste de Wakat Séra.

Etat d’avancement des travaux

Le nouveau marché de Gaoua en construction Ph. Daouda ZONGO, Wakat Séra

C’est sous un soleil de plomb que les ouvriers s’affairent sur les différents chantiers en vue de rendre les différentes infrastructures dans les délais qui leurs sont impartis. 

A la cité des forces vives, située dans le secteur n°8 à Tonkar, dans la sortie Nord de la ville, l’ambiance de travail parait détendue, les propriétaires des chantiers et manœuvres « sereins », mettent les bouchons doubles. Pour ce 11-Décembre, la cité du Bafuji (Gaoua) bénéficie de 475 logements sociaux économiques qui devront accueillir des personnalités étrangères et membres du gouvernement burkinabè, durant les festivités.

Si des constructions au niveau des logements sont presque finies, des infrastructures telles que la salle polyvalente et les voiries qui constituent 50 km trainent, selon les taux d’exécution livrés lors du passage du Premier ministre burkinabè Paul Kaba Thiéba sur les chantiers le 30 juillet dernier.

Voie de contournement de la ville en construction (11 Décembre à Gaoua) Ph. Daouda ZONGO, Wakat Séra

Les voiries qui sont divisées en sept lots ont un taux d’exécution variant entre 5% et 22% et la salle polyvalente de 500 places est à 7%, mais les entreprises en charge de ces chantiers sont optimistes et pensent pouvoir être dans le temps.

« Il y a certains chantiers qui sont légèrement en retard vu ce qui était attendu par rapport à la disposition contractuelle », a affirmé M. Thiéba pour qui « les dispositions que les entrepreneurs prennent pour pouvoir respecter les délais et les normes de qualité (lui) ont semblé rassurantes (et) il n’y a pas à s’alarmer pour l’instant ».

Gaoua en chantier et c’est « le Burkina qui se construit« , selon le chef du gouvernement burkinabè. Mais ces travaux ne se déroulent pas sans désagréments. Des populations se sont vu déguerpir et ont besoin d’être relogées.

« Le Conseil municipal a d’ores et déjà, avec l’accompagnement du ministère de l’Urbanisme, réalisé une trame d’accueil qui va permettre d’attribuer des parcelles aux personnes dont les terres ont été expropriées », a rassuré le maire Fiacre Kambou qui souhaite un appui « financier pour permettre (aux déguerpis) de se réinstaller dans de meilleures conditions ».

Par Daouda ZONGO