Le Collectif contre l’Impunité et la stigmatisation des communautés (CISC), à travers cette déclaration, dénonce l’enlèvement de 21 personnes dans les villages de Guigui, Bow et de Tiogo, dans la région du Centre-Ouest du Burkina Faso.
Le Collectif contre l’Impunité et la stigmatisation des communautés (CISC) a été saisi depuis le 16 juillet 2022 par plusieurs témoins et parents de victimes des communes de Tenado et de Zamo dans la région du Centre-Ouest.
Les témoignages faisaient état de plusieurs cas d’enlèvement et de disparitions forcées de leurs proches. Au total, ce sont 21 personnes qui ont été enlevées dans les villages de Guigui, Bow et de Tiogo aux environs de minuit. Ces témoignages concordants décrivent les présumés auteurs de ces enlèvements comme étant des éléments des Forces de Défense et de Sécurité (FDS) qui étaient en treillis de l’Armée Burkina.
Mais, depuis les disparitions forcées de ces victimes, aucun de leurs proches n’a eu droit à une explication sur les motifs de ces enlèvements malgré les démarches entreprises auprès des autorités administratives et sécuritaires. Ils ne savent même pas où sont gardées les personnes enlevées et portées disparues depuis lors.
Saisi par les parents des victimes, le CISC a dépêché une délégation à Koudougou, les 20 et 21 juillet 2022, pour discuter avec les autorités régionales du Centre-Ouest. Certains éléments d’orientation et de précision ont été obtenus à l’issue de ces échanges.
Ainsi le CISC, tout en encourageant les forces républicaines, tient à :
-Interpeller certains éléments des FDS à se départir de l’idée et de la pratique de disparitions forcées ou d’enlèvements sans donner un minimum d’explications aux familles. Ce comportement est une violation très grave des droits humains, sème la terreur et détruit la confiance entre populations et FDS qui sont sensés les protéger ;
-Féliciter les autorités régionales et plus particulièrement le Gouverneur de la région du Centre-Ouest qui s’est montré disponible et sensible à notre approche et nous a promis un retour d’information dans les meilleurs délais;
-Inviter tous les acteurs à lutter contre la stigmatisation, l’exclusion et l’iniquité ;
-Inviter les autorités à traiter avec dignité toutes les personnes qui sont interpellées dans les zones contrôlées par l’Etat afin d’éviter de les pousser vers le camp ennemi ;
-Inviter les autorités administratives et militaires à permettre aux parents des victimes enlevées à leur rendre visite pour apaiser la situation de psychose qui règne sur le terrain ;
-Solliciter toutes les forces vives de la région à s’impliquer pour le dénouement de cette crise à travers l’organisation d’une journée de dialogue entre les populations locales pour déjouer les pièges de l’ennemi.
-Inviter les autorités nationales à mettre fin aux cas des disparitions forcées qui sont de plus en plus enregistrés dans plusieurs régions du Burkina.