Le «oui» devrait largement l’emporter car l’opposition a décidé de boycotter le scrutin. Seulement 27,54 % des électeurs tunisiens ont participé, le lundi 25 juillet 2022, au vote du référendum constitutionnel pour adopter la nouvelle Constitution « hyper présidentialiste », selon l’Agence de France presse (AFP).
La commission électorale tunisienne a indiqué, le lundi 25 juillet 2022, que la participation au référendum constitutionnel s’est établie à environ 2,46 millions d’électeurs sur les 9,3 millions inscrits.
Le taux de participation était effectivement la grande inconnue de ce référendum constitutionnel au pays Kaïs Saïed. Il n’a mobilisé, selon des chiffres provisoires de la commission électorale tunisienne (Isie), que seulement 27,54 % des électeurs.
«Les électeurs étaient au rendez-vous avec l’Histoire et se sont dirigés en nombre très respectable vers les bureaux de vote», a assuré le président de l’Isie, Farouk Bouasker, soulignant que certains bureaux de l’étranger n’ont pas terminé de voter.
«Ceux qui se sont déplacés dans les urnes n’ont pas caché leur soutien à Kaïs Saïed, a ajouté Hamza Oueslati -visage fatigué par la chaleur caniculaire- le travailleur journalier de 34 ans s’est déplacé au bureau de vote du quartier populaire de Hay Ezzouhour à Tunis, pour accomplir son devoir électoral en ce jour de référendum sur la nouvelle Constitution. «Comme à chaque élection depuis la révolution (en 2011), je ne veux pas qu’on choisisse à ma place» a -t-il conclu.
Selon un sondage à la sortie des urnes, le «oui» à la nouvelle loi fondamentale tunisienne l’emporterait à une ample majorité de «92 à 93 % », a expliqué à l’Agence France presse (AFP) le directeur de l’institut Sigma Conseil, Karim Yahiaoui.
En effet, une victoire du oui ne faisant guère de doute en raison du boycott de l’opposition à ce scrutin. Aussi, l’enjeu du scrutin n’était autre que l’approbation ou le rejet de la Constitution proposée par le président de la République, Kaïs Saïed, a noté l’AFP.
Le texte prévoit la mise en place d’un régime hyper présidentiel qui rompt avec le système politique post-2011 (dominante parlementaire) et qui fait craindre une dérive autocratique. Le pays n’avait pas connu de référendum constitutionnel depuis 20 ans. Le dernier remonte à 2002 quand l’ex-président de la Tunisie, Zine El-Abidine Ben Ali a voulu supprimer la limitation de trois mandats présidentiels pour pouvoir se maintenir au pouvoir.
Par Lassané SAWADOGO (Stagiaire)