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Algérie: Emmanuel Macron attendu sur les traces de Sergueï Lavrov

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Le président français, Emmanuel Macron (à gauche) et son homologue algérien,Tebboune

Emmanuel Macron est attendu, le jeudi 25 août 2022, en Algérie pour un séjour de 72 heures, selon des médias français. L’objet de la visite officielle du président français en terre algérienne est de tourner la page d’une série de malentendus et de tensions entre Paris et Alger. Un déplacement qui sera, hasard ou pas, sur les traces du patron de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov. 

Le président de la République française sera, le jeudi 25 août 2022, à Alger, la capitale puis à Oran, une ville portuaire. Après plusieurs mois de crise entre la France et l’Algérie, l’objectif est à la réconciliation. En effet, annoncée le samedi dernier, « cette visite officielle de Emmanuel Macron est prévue pour prendre fin le samedi 27 août prochain et vise à relancer la relation des deux pays et/ou du moins à s’efforcer de dissiper des malentendus depuis un certain temps entre Paris et Alger », a écrit le journal Le Point.

Pourtant, la relation entre le locataire de l’Élysée et les autorités algériennes avait bien commencé. Pour preuve, le candidat Emmanuel Macron, en février 2017, avait qualifié la colonisation de «crime contre l’humanité» et avait suscité des espoirs de repentance du côté algérien.

De retour à Alger le 7 décembre 2017, quelques mois après son élection, il appelait à ne pas rester «otages» du passé et à bâtir des «relations beaucoup plus développées» entre la France et l’Algérie.

Depuis, le président Macron a multiplié les gestes mémoriels en reconnaissant la responsabilité de l’Armée française dans la mort du mathématicien Maurice Audin ou celle de l’avocat nationaliste, Ali Boumendjel sans pour autant présenter des excuses pour la colonisation française.

Mais en septembre 2021, il y a eu un coup de froid entre Paris et Alger. Pour cause, selon des propos rapportés dans la presse, Emmanuel Macron aurait critiqué le régime algérien et l’avait qualifié de «politico-militaire», selon Le Point et se serait d’ailleurs interrogé sur l’existence d’une nation algérienne avant la colonisation.

L’Algérie avait alors rappelé son ambassadeur à Paris. Et, Emmanuel Macron, face à la polémique, avait finalement dû faire part de ses «regrets».

En revanche, l’ancien ambassadeur de France en Algérie, Xavier Driencourt ne voit pas bien l’intérêt d’une telle visite actuellement, a avancé le journal.

«Il n’y a pas de changement récent dans les relations avec l’Algérie», a fait observer le diplomate puis de poursuivre: «Il faudrait quand même qu’il y ait des gestes d’Alger sur un certain nombre de nos demandes que sont les laissez-passer consulaires, les affaires économiques».

La question de l’énergie sera aussi au cœur de cette visite, sans doute car l’Algérie est l’un des pays exportateurs de gaz dans le monde et elle fournit à l’Europe environ 11% de sa consommation en butane contre 47% pour la Russie dans un monde de guerre Russo-ukrainienne.

A noter que ce déplacement du président français intervient quelques mois après la visite à Alger du chef de la diplomatie russe, Serguei Lavrov et après une déclaration du président algérien Abdelmajid Tebboune évoquant la possibilité que l’Algérie adhère aux BRICS, une organisation qui regroupe cinq pays à savoir le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud.

Par Lassané SAWADOGO (Stagiaire)