Le Nouveaux Droits de l’homme Burkina (NDH-Burkina), dans une déclaration transmise ce mardi 23 août 2022 à Wakat Séra, interpelle les autorités de la transition et les conseillers du Conseil suéprieur de la Communication (CSC), sur la crise que traverse l’organe de régulation des organes de presse et des structures de communication. «La crise au sein de cette institution capitale dans le contexte actuel n’arrange personne, pas même ceux qui semblent avoir intérêt à ce que la situation reste en l’état», estime le NDH-Burkina.
Déclaration
Depuis plus d’un trimestre, nous assistons à une crise au sein du Conseil supérieur de la communication (CSC). Pour qui connait le rôle et l’importance de cette institution dans l’arsenal institutionnel du pays, il faut vraiment s’inquiéter. La crise au sein de cette institution capitale dans le contexte actuel n’arrange personne pas même ceux qui semblent avoir intérêt à ce que la situation reste en l’état. En effet, pendant plusieurs mois, le collège a été confronté à l’absence définitive de trois de ses membres à savoir Zoumana Wonogo décédé le 28 mars 2021, Mathias Tankoano et Victor Sanou, démissionnaires respectivement en septembre 2021 et janvier 2022. Il faut dire qu’à l’issue de la démission de Mathias Tankoano, alors président du CSC, cela a entrainé la vacance de la présidence de l’institution. Et c’est le vice-président Abdoulazize Bamogo qui s’est chargé de l’intérim du Conseil. Malgré cela, l’absence de ces quelques membres a eu un impact sérieux sur le fonctionnement de l’institution.
C’est pour remédier à cette situation que de nouveaux conseillers ont été nommés pour permettre à l’autorité de régulation des médias de retrouver un collège au complet afin d’assurer ses missions régaliennes. On s’attendait donc à l’élection du nouveau président qui devait permettre à l’institution de retrouver sa place d’antan et de jouer sa partition dans un contexte d’insécurité qui plonge le pays dans l’incertitude. C’est pourquoi NDH-Burkina a accueilli favorablement le 31 mai 2022, l’élection de Abdoulazize Bamogo et Eugénie Séraphine Yaméogo/Ouattara respectivement président et vice-présidente du CSC.
L’organisation les Nouveaux droits de l’homme (NDH-Burkina) s’est félicitée de cette élection. Elle s’apprêtait à féliciter les nouveaux responsables du CSC et l’ensemble du collège au regard des défis à relever, quand elle apprend une éventuelle remise en cause de l’élection. Toute chose qui s’est confirmée avec la plainte de la conseillère Marie Danielle Bougaïré, qui contestait la régularité de la candidature de Abdoulazize Bamogo contre qui elle était en compétition pour le poste de président. Cette situation a été portée devant le tribunal administratif. Et à son audience du 24 juin 2022, le Tribunal administratif a rendu son verdict en jugeant le procès-verbal régulier, confirmant ainsi l’élection du président et de la vice-présidente.
Peut-on se réjouir de cette situation qui prévaut actuellement malgré la décision du tribunal administratif ? Non, répondrons-nous car notre combat est pour l’indépendance de l’instance de régulation des médias et de la communication qui se retrouve aujourd’hui dans les juridictions en train de chercher qui est légitime pour la diriger ou qui ne l’est pas. Toute chose qui n’honore pas la maison commune et le monde de la communication. C’est pourquoi, NDH-Burkina qui défend les droits humains, la démocratie et la liberté de la presse souhaite le consensus pour une institution où règne la cohésion et la quiétude.
Nous estimons que le vote demeure le moyen démocratique pour départager de manière juste et transparente, les candidats prétendant à un poste. C’est pourquoi après le jugement rendu, gageons espérer que les protagonistes de la crise tairont leurs divergences pour regarder l’intérêt supérieur du CSC, une institution devenue incontournable. Au regard du contexte dans lequel vit le Burkina, surtout avec les défis nouveaux du secteur de la communication, il est primordial de disposer d’une autorité de régulation qui soit au-dessus des crises afin qu’elle joue sa partition sans souci majeur. NDH-Burkina interpelle les autorités sur leur responsabilité historique dans cette crise du CSC où la politisation et la manipulation ne devraient pas avoir de place au risque de créer des précédents très graves. Pour terminer nous appelons tous les conseillers à privilégier le consensus, la cohésion, la concorde pour garantir la crédibilité et l’efficacité du CSC.
Pour le Bureau de NDH-Burkina
Le Chargé de projets et de plaidoyer
Bogré Boukary