Accueil A la une Sahel/Insécurité: le Burkina enregistre 83% des déplacés du G5 Sahel

Sahel/Insécurité: le Burkina enregistre 83% des déplacés du G5 Sahel

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Des personnes déplacées internes en Afrique (Photo d'illustration)

Le Burkina Faso est le pays le plus durement éprouvé dans l’espace G5 Sahel par la crise humanitaire liée à l’insécurité, avec 83% des déplacés internes de cet espace, selon des experts en sécurité qui ont animé une conférence publique, le 27 août 2022 à Ouagadougou.

Le Burkina Faso traverse une grave crise humanitaire du fait de la violence des groupes armés terroristes qui sévissent sur son sol. Selon les récents chiffres du Conseil National de Secours d’Urgence et de Réhabilitation (CONASUR), le nombre des personnes déplacées internes (PDI) s’élève à 1 902 150, soit 10% de la population.

C’est le chiffre de PDI le plus élevé dans l’espace G5 Sahel, selon Mahamoudou Sawadogo, chercheur et spécialiste des questions sécuritaires, qui était l’un des quatre panélistes d’une conférence publique animée à Ouagadougou, sur la sécurité au Sahel. «Dans l’espace G5 Sahel, avec le Mali, le Niger, le Tchad et la Mauritanie, le Burkina à lui seul enregistre 83% des PDI», a-t-il informé.

Il a confié que le Mali a 370 000 personnes déplacées internes et le Niger en enregistre 547 175. «Si on cumule les PDI du Mali et du Niger, elles ne valent pas celles du Centre-Nord du Burkina», a déclaré Mahamoudou Sawadogo.

Selon l’expert en sécurité, ce nombre élevé de PDI peut s’expliquer par le fait que le Burkina, par rapport aux autres pays cités, n’est pas habitué aux guerres. «Cette guerre contre les terroristes est la première grande crise du genre dans l’histoire du Burkina», a-t-il noté.

Comme autres hypothèses, il a évoqué le niveau de violence employé par les hommes armés, la destruction des facteurs de résilience avec l’élimination des leaders politiques religieux et coutumiers et aussi l’augmentation des opérations militaires qui touchent les populations, les obligeant à quitter ces zones d’opérations.

Sur le plan des infrastructures éducatives et sanitaires, «le Burkina Faso enregistre 4 178 écoles fermées, soit 16% des structures éducatives du pays, 160 centres de santé fermés, avec 3 000 000 de personnes qui sont en situation d’insécurité alimentaire», a peint le spécialiste des questions sécuritaires.

Pour ce qui est du Mali, le voisin du Pays des Hommes intègres, M. Sawadogo a informé qu’il a 1 700  écoles fermées qui sont fermées à cause de l’insécurité, précisant que ces chiffres datent du mois d’août 2021.

Par Siaka CISSE (Stagiaire)