Dans cette tribune, Grégoire Dongobada signale l’Omerta, suite à la plainte déposée par le Gouvernement malien au Conseil de sécurité de l’ONU, contre la France.
Un mois s’est passé depuis que le Gouvernement malien a déposé une plainte au Conseil de sécurité de l’ONU, mais aucune mesure n’a encore été prise. La demande du Mali concernant sa plainte contre la France reste muette. Pourquoi ne fait-on rien à ce sujet ? « Je ne pense pas qu’il y a un seul aéronef malien qui a une fois violé l’espace aérien français. On ne peut même pas l’imaginer, on sait que la réaction aurait été autre », a affirmé le Premier ministre par intérim dans une interview pour la télévision nationale. Si la France avait déposé une plainte identique contre le Mali, la demande aurait probablement été traitée plus rapidement.
Un petit rappel, le Mali a demandé au Conseil de sécurité de l’ONU de convoquer une réunion d’urgence pour mettre fin à ce qu’il considère comme des « actes d’agression » de la part de la France, sous la forme de violations de sa souveraineté et de soutien à ce que Bamako appelle des « groupes djihadistes et d’espionnage ».
Le ministère malien des affaires étrangères a diffusé dans les médias une lettre du ministre des affaires étrangères Abdoulaye Diop adressée au Conseil de sécurité des Nations unies, accusant la France de « violations répétées et fréquentes » de l’espace aérien national par l’armée de l’air française, dont les avions effectuent des actes considérés comme « l’espionnage ».
« Le gouvernement malien dispose de certaines preuves que ces violations flagrantes de l’espace aérien malien ont été utilisées par la France pour recueillir des renseignements pour les groupes terroristes et pour larguer des armes et des munitions pour eux », a écrit M. Diop dans la lettre.
Après avoir examiné la question sous différents angles, peut-on dire que le Conseil de sécurité de l’ONU n’écoute que Paris ?
La lettre est datée du 15 août. Ce jour-là, après neuf ans de présence au Mali, les dernières troupes françaises engagées dans l’opération anti-terroriste Barkhane ont quitté le pays. Mais les traces des activités de l’armée française sont toujours visibles, à savoir, la crise sécuritaire qui déchire le pays. Les groupes terroristes sont désormais répandus presque sur tout le territoire malien et l’armée malienne fait face aux conséquences « d’efficacité » des troupes françaises.