Le vice-président de la Banque mondiale (BM) pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, Ousmane Diagana, a indiqué que son institution compte se dresser contre les conséquences du changement climatique qui impacte fortement le développement des pays du G5 Sahel. M. Diagana a, de ce fait, lancé le Country Climate and Development Reports (CCDR), un projet visant à la création de nouveaux rapports nationaux sur le climat et le développement en vue de «créer les conditions pour une résilience forte, pour une croissance au service de la population, un développement centré sur l’homme», face aux journalistes des cinq pays concernés (Burkina Faso, Mali, Niger, Mauritanie et Tchad) qui ont assisté par visioconférence à la rencontre avec les cadres de la BM, le lundi 19 septembre 2022.
Les responsables de la Banque Mondiale pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre ont échangé avec des journalistes mauritaniens, burkinabè, tchadiens, maliens et nigériens, sur le nouveau projet de l’institution qui compte se dresser contre les conséquences néfastes du changement climatique, véritable frein au développement de façon générale et d’une économie forte en particulier. La lutte contre le changement climatique passant également par le développement, les pays du Sahel devront financer des investissements et pour cela la croissance économique est indispensable. Considérant que l’action climatique est essentielle pour faire reculer la pauvreté et promouvoir une prospérité partagée de manière durable, cette réflexion de la Banque Mondiale se reflète sur son Plan d’action relatif au changement climatique 2021-25 qui déploie un effort concerté pour aider les pays et le secteur privé à relever en même temps les défis du climat et du développement.
Le Country Climate and Development Reports (CCDR) part du principe que le climat et le développement doivent être intégrés, à la fois pour faciliter l’atténuation du changement climatique et l’adaptation à ses effets et pour assurer un développement économique durable. Pour le Groupe de la Banque mondiale, il s’agit d’un véritable changement de paradigme vers la promotion d’un développement vert, résilient et inclusif. Lors de ces échanges, les conférenciers ont expliqué les rapports existant entre changement climatique et développement notamment économique. Le projet consiste à produire un rapport pour les cinq pays du Sahel et d’autres types de rapports produits pour plusieurs autres pays.
«Le CCDR est conçu pour éradiquer, hiérarchiser et concrétiser les bénéfices du développement durable et d’une adaptation réussie au changement climatique. Le focus a été mis sur les pays du Sahel parce qu’ils ont en commun beaucoup de défis d’ordre écologique et climatique de façon plus large », a déclaré Ousmane Diagana, vice-président de la Banque mondiale (BM) pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre.
Pour M. Diagana, « urgence et action » sont les deux mots clé à retenir dans ce projet. La combinaison de ces deux mots devra amener la BM à atteindre trois résultats fondamentaux dont il a également demandé de retenir car c’est cela qui fonde l’étude analytique. « Le premier résultat, c’est urgence et action pour la résilience, le deuxième résultat, c’est urgence et action pour une croissance forte, verte, durable et inclusive et le troisième résultat répond au souci d’une stabilité et un développement durable », a-t-il fait savoir.
Ce projet permettra à coup sûr de « créer les conditions pour une résilience forte, une croissance au service de la population, créer les conditions d’un développement centré sur l’homme. C’est ça, les objectifs autour du projet », a-t-il soutenu, notant que « la résilience et l’adaptation sont au cœur des actions de la Banque mondiale » dont la priorité du plan d’action s’inscrit pour la période de 2021 à 2025.
«En Afrique de l’Ouest, au cours des dernières années, c’est un montant de 19,6 milliards US qui ont été mobilisés dont près de 56% ont été consacrés à l’adaptation », a révélé Ousmane Diagana.
Le vice-président de l’Afrique de l’Ouest et du Centre, a rappelé que le projet de la Grande muraille verte concernant l’ensemble des cinq pays du Sahel plus d’autres pays dans la même zone a été porté par son institution. « C’est 5,1 milliards de dollars que nous avons mobilisés ces dernières années et au moment où je vous parle, plus de 2 milliards de ces 5 milliards de dollars sont déjà affectés à des projets concrets qui sont en cours de mise en œuvre ».
Les conférenciers ont rassuré les journalistes qui ont posé beaucoup de questions d’éclaircissement sur le nouveau projet que toutes les préoccupations en lien avec le climat et le développement ont été prises en compte au cours de l’étude analytique qui prend en compte tous les volets socio-économique et culturel. « La démarche a consisté à faire un état des lieux dans les cinq pays. Le rapport ne met rien à côté », ont rassuré Ellysar Baroudy et Yue Man Lee, deux cadres de la BM ayant pris part activement à la réalisation du CCDR.
Par Bernard BOUGOUM