Accueil Politique Burkina: l’heure est à « l’union » et « au travail »

Burkina: l’heure est à « l’union » et « au travail »

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Le capitaine Ibrahim Traoré au pied du mur

Les Burkinabè à travers les délégués des forces vives de la nation, participants aux assises nationales, ont adopté, le vendredi 14 octobre 2022, une Charte sur laquelle les nouvelles autorités doivent se baser pour conduire la transition. Au sortir de ces travaux, les participants ont exprimé leur satisfaction des échanges et des conclusions. Ils appellent à « l’union » et « au travail » pour sortir le Burkina Faso dans la situation où il se trouve, notamment l’insécurité. Nous vous proposons la réaction de quelques participants après la signature de la Charte par le président du Faso, le capitaine Ibrahim Traoré.

Clément Sawadogo, de l’Alliance des partis de l’ex-majorité au pouvoir (APMP): «… je ne dois pas repartir disputer la place des jeunes»

Nous sommes venus avec des propositions, des éléments d’analyse, des recommandations qui ont été pour l’essentiel pris en compte. Donc nous sommes entièrement satisfaits.

Il y a juste une question que nous avons soulevée sur des aspects juridiques, un peu vers la fin du texte, mais ce n’était pas fondamental. Toutes les questions que nous avons soulevées, les propositions que nous avons faites en ce qui concerne la manière de gérer les institutions de la transition ont été prises en compte, notamment la question de l’inclusion. Vous voyez que par exemple dans cette Assemblée la classe politique a été beaucoup prise en compte, pas seulement la classe politique, même les autres composantes, OSC (Organisation de la société civile) et autres ont été beaucoup plus prises en compte à travers les quotas qui ont été attribués. Par exemple pour la classe politique, dans la première ALT (Assemblée législative de transition) nous étions huit en tout sur 71 députés. Cette fois-ci notre effectif est porté à 12. Même si nous pouvons penser que ce n’est pas encore un effectif satisfaisant pour nous, cela traduit quand même une volonté politique de prendre davantage en compte la classe politique. C’est déjà bien parce qu’il faut aussi tenir compte des autres et ils sont très nombreux.

Moi particulièrement je ne suis pas intéressé par un poste. Je préfère que des gens plus jeune que moi puissent faire aussi leur expérience et faire valoir leurs idées. Nous, les gens de ma classe, on a fait tous les coups, j’allais dire. J’ai été député à l’Assemblée nationale depuis 1997, j’ai fait plusieurs fois le gouvernement. Je pense que à l’heure que nous sommes je ne dois pas repartir disputer la place des jeunes. Nous avons beaucoup de jeune dans nos partis que nous formons, que nous encourageons. Nous devons maintenant les mettre en avant et continuer à les conseiller, à les guider.

Eddie Komboïgo chef de fil de l’ex-opposition: «Les échanges se sont déroulés dans un esprit courtois, fraternel»

Nous sommes satisfaits parce que les échanges se sont déroulés dans un esprit courtois, fraternel avec le souci d’apporter quelque chose de positif, de constructif et c’est pourquoi le projet de Charte a été amendé et de façon consensuelle nous l’avons adopté. Il n’y a pas mal de points. Essentiellement nous sommes aboutis à trois institutions qui sont la présidence du Faso, l’ALT et puis le gouvernement. Pour l’ALT nous sommes passés de 51 membre à 71 et les partis politiques sortent avec 12 personnes.

Ablassé Ouédraogo président de Le Faso Autrement, membre de l’ex-opposition : «Unissons-nous, travaillons ensemble, comprenons qu’il n’y a pas deux Burkina Faso sur cette terre»

C’est beaucoup plus des sentiments de satisfaction. Voilà que des Burkinabè viennent de démontrer leur patriotisme. En 14 heures d’horloge de travaux, d’échanges, de discussion, la Charte de la transition vient d’être adoptée, le capitaine Ibrahim Traoré vient d’être confirmé président de la transition et la Charte donne le cadre pour l’évolution de cette transition d’une durée de 21 mois. On peut dire que les Burkinabè savent ce qu’ils veulent. Souvenez-vous que nous avons été les premiers, déjà au mois de mai à réclamer aux autorités de la transition d’aller vers le recadrage, d’aller vers le recentrage. La Charte qui vient d’être adoptée c’est une Charte de recadrage, une Charte de recentrage des activités de la transition pour répondre aux aspirations de la population et surtout pour ramener la sécurité comme objectif prioritaire, le retour des personnes déplacées interne comme une priorité pour ramener la paix et la stabilité, surtout la reconquête du territoire national dans son intégralité.

Pour nous la satisfaction est totale et nous voulons souhaiter bonne chance au capitaine Traoré Ibrahim qui vient d’être désigné, et il l’a accepté, président de la transition. Et nous pensons que si tous les Burkinabè unis, réconciliés acceptent de l’accompagner il n’y a pas de raison que le Burkina Faso ne réussisse pas dans la mission de restauration de la sécurité, de la récupération de son territoire national dans son intégralité et de faire repartir les personnes déplacées internes chez elles. Nous nous disons toujours, Dieu aime le Burkina Faso. La ligne rouge n’est jamais franchie et la démonstration que nous venons de vivre aujourd’hui en quatre Titres, 27 Articles, cette Charte donne un nouveau départ à notre pays. Unissons-nous, travaillons ensemble, comprenons qu’il n’y a pas deux Burkina Faso sur cette terre. C’est le seul territoire que nous avons, défendons-le, développons-le, faisons de notre pays un havre de paix, un endroit où il fait bon vivre.

Tahirou Barry de l’ex-opposition: «Aujourd’hui donc l’heure est au travail»

J’exprime toute ma satisfaction à l’issue des assises qui nous ont permis d’adopter une Charte à l’issue des débats qui ont été francs, sincères effectués dans un esprit de courtoisie. Nous avons une Charte qui a été adopté. Nous avons confirmé le capitaine Ibrahim Traoré dans les fonctions de chef de l’Etat, président du Faso. Aujourd’hui donc l’heure est au travail. C’est le moment pour nous de lancer un appel au peuple Burkinabè afin qu’ils s’unissent autour de la personne du chef de l’Etat pour qu’ensemble on puisse relever les gros défis qui s’imposent à notre nation.

Monique Yéli Kam du Mouvement pour le Renaissance du Burkina Faso: «ce qui a été retenu correspond au consensus qui a été dégagé»

Notre réaction est une réaction de satisfaction. Le capitaine Ibrahim Traoré est le choix du peuple et les délégués ont validé le choix du peuple. Donc nous repartons satisfait des travaux.

Nous avons débattu tous les points, Article après Article le contenu de la Charte de la transition. Il faut savoir que ce qui a été retenu correspond au consensus qui a été dégagé. Je pense que nous avons fait le maximum et nous avons obtenu le maximum. Cette fois-ci il y a eu vraiment une innovation, beaucoup de contributions en ligne, plus de 12 000 contributions. C’est l’ensemble de ces contributions qui ont permis d’aboutir à ce consensus. Nous pensons que cela est le fruit d’une large majorité et nous repartons satisfait.

Salam Sawadogo président du Rassemblement des mains blanches, membre de la composante autres partis politiques: «Nous avons envie de revoir le Burkina Faso se mettre sur les rails»

C’est une énorme joie de voir le Burkina Faso se réunir autour d’une dynamique, celui de la restauration de notre pays. Nous sortons satisfaits et nous avons envie de revoir le Burkina Faso se mettre sur les rails. J’ai remarqué que les gens ont travaillé avec beaucoup de sympathie et particulièrement le point où l’attente était vraiment de grande envergure dans les rues et qu’ensemble nous avons décidé que le capitaine Ibrahim Traoré soit le président de tous les Burkinabè et c’est déjà quelque chose qui annonce un Burkina nouveau et nous on est très ravi.  

Rachid Barry, délégué au Conseil supérieur des Burkinabè de l’étranger et consul honoraire du Burkina Faso à Houston au Etats unis: «On a quand même un petit pincement»

C’est une satisfaction, vu que les travaux ont été sans beaucoup d’embrouilles. On se rend compte qu’on a fini le travail en une journée au lieu de deux jours. Un ensemble de choses, de lois ont été déjà codifiées au niveau de la Charte qui va permettre au Burkina Faso d’avoir des organes qui puissent partir sur le terrain, non seulement à la sécurisation du pays, de reconquérir les terres occupées par les terroristes. Aussi pour pouvoir travailler à redéployer vraiment les personnes déplacées internes dans leur localité d’origine, biensûr avec la sécurité et aussi travailler à l’essor économique du Burkina Faso.

Nous au niveau de la diaspora on est satisfait parce que déjà nous aurons les organes de la transition qui seront mis en place. Ça c’est une satisfaction. On est satisfait parce que beaucoup de nos préoccupations ont été prises en compte au niveau de pouvoir relancer les activés au Burkina Faso.

On a quand même un petit pincement quand on voit que la diaspora ne sera pas vraiment représentée au niveau de l’Assemblée législative de la transition (ALT). On a quand même pu avoir des avancées. On a eu un représentant qui sera choisi par le chef de l’Etat. C’est symbolique mais on espérait quand même plus au vu du poids que la diaspora occupe, au vu des millions de Burkinabè qui vivent à l’extérieur.

Souleymane Guimbou Syndicaliste: «C’est une autre histoire du pays qui est tournée et chacun doit jouer sa partition»

La volonté du peuple a parlé et tout le monde souscrit à la volonté du peuple. C’est une autre histoire du pays qui est tournée et chacun doit jouer sa partition afin que la paix et la sécurité règne dans ce pays et que l’économie rayonne. Lorsque le peuple parle c’est tout le monde qui parle, alors nous parlons tous le même langage.

Par Daouda ZONGO