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Burkina: le procureur «parfois détesté aussi bien par la victime que le bourreau»

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Le métier de procureur, Sandaogo Antoine Kaboré, éditions Téminiyis

Le métier de procureur est une publication de l’échevin de l’État burkinabè, Sandaogo Antoine Kaboré. Paru aux Éditions Téminiyis, le livre a été présenté, le vendredi 25 novembre 2022, à Ouagadougou au public et à la presse. Une cérémonie d’exposition suivie de dédicace qui a mobilisé tant de lecteurs dont des personnalités judiciaire et politique.

Sandaogo Antoine Kaboré, magistrat à la Cour d’Appel de Ouagadougou depuis 2005, a présenté, le vendredi 25 novembre 2022, aux lecteurs et aux médias burkinabè une production littéraire qu’il a intitulé Le métier de procureur. Il est publié aux Éditions Téminiyis, une première parution de l’auteur qui contient 170 pages.

Inspiré du droit positif français, la fonction de procureur au Burkina Faso est autant louée que vilipendée.

L’auteur Kaboré en séance de dédicace

«Le métier de procureur est une charge énigmatique, mythique. C’est un métier incompris qui charrie des récriminations, des critiques. Le Procureur du Faso est une autorité à la fois enviée, convoitée et crainte. Il est parfois détesté aussi bien par la victime que le bourreau. L’on souhaite être son ami mais l’on s’efforce de lui cacher (nos parts d’ombre) afin éventuellement d’échapper à ses fourches caudines», peut-on lire à la page 13.

Or, selon le préfacier de l’essai du jour, «dans un État de droit, et en tant que défenseur de la société dans sa globalité, le ministère public (le parquet donc), contrairement à l’idée généralement répandue, ne poursuit pas une politique de répression systématique, mais seulement, l’application équitable de la loi, même si celle-ci amoindrit la sévérité de la justice», a souligné le Procureur général, près de la Cour de cassation de Ouagadougou, Ouali Dama.

Le public dont Eddie komboïgo et Boureima Badini en arrière plan

«Le métier de procureur consiste, en résumé, à protéger la société, c’est-à-dire à poursuivre devant les juridictions pénales tous ceux qui commettent des infractions. À l’issue, le procureur reçoit des plaintes, des dénonciations et ensuite, fait faire des enquêtes. Par la suite, il les poursuit devant des juridictions de jugements qui sont chargées de trancher», a renchéri l’auteur Kaboré qui, a par ailleurs exercé à la direction générale de la Politique criminelle et du sceau du ministère de la Justice burkinabè.

Le métier de procureur est un ouvrage de recherches composé d’une dizaine de chapitres dont l’activité du parquet du procureur de la république (plus connu sous l’appellation du procureur du Faso), le contrôle de la police judiciaire par les autorités de la Justice, les attributions extra pénales du parquet, ainsi qu’un chapitre consacré à des perspectives pour un parquet plus efficient, efficace, entre autres.

Selon le magistrat-essayiste, le livre, aussi technique qu’il soit, est destiné aux étudiants, aux chercheurs, aux enseignants mais également aux spécialistes du droit et de la justice, ainsi qu’à tout citoyen désirant savoir du procureur, notamment de son droit régalien en matière pénale car il demeure «un acteur clé» de la chaîne.

Par Lassané SAWADOGO (Stagiaire)