Le président sud-africain a bien une chance de pendu! Et il peut retrouver le sourire, car de toute évidence, le ciel ne lui tombera pas sur la tête! Pas ce mardi en tout cas!
L’affaire Phala Phala dans laquelle il est accusé de corruption est en passe de se régler rondement pour le plus grand bien de Cyril Ramaphosa. Il y a juste quelques jours, ce dernier faisait grise mine, mais les «hommes du président», grands pontes du tout puissant ANC, le mythique parti de Nelson Mandela et de ses compagnons de lutte contre l’apartheid, auront décidé de sauver le soldat Cyril dans des déboires qui auraient pu le faire passer à la trappe. Comme un certain Jacob Zuma, toujours empêtré dans des deals qui lui ont d’ailleurs valu la perte des rênes de l’ANC et donc du fauteuil présidentiel qui vacille aujourd’hui sous les fesses de Cyril Ramaphosa!
L’affaire Phala Phala est bien grave et fera encore beaucoup de vagues malgré ce temps de répit que le parti au pouvoir offre à son dirigeant. C’est tout de même une somme colossale de…580 000 de dollars, excusez du peu, qui a été dérobée dans une ferme du président. Fait curieux, le président sud-africain aurait décidé de faire l’impasse sur le vol, refusant de le déclarer à la police, suscitant ainsi le doute sur l’origine du pactole et sa présence en ces lieux.
Du coup les suspicions portées contre le président d’avoir violé des lois anti-corruption et même la constitution, sont bien embarrassantes pour le successeur de Jacob Zuma! Ramaphosa avait fait chuter son prédécesseur sur la base du même «péché» de l’indélicatesse envers les espèces sonnantes et trébuchantes. A l’époque, le vieux Zuma en plus de délicates affaires concernant la gent féminine, était alors accusé de fricoter avec des hommes d’affaires aux mœurs douteuses, de détournements de fonds publics, de toucher des pots de vin et d’autres douceurs du même genre. Ironie du sort, c’est le principal accusateur de Jacob Zuma qui, aujourd’hui aura excellé dans le même art au point de dépasser le maitre, si bien sûr la justice confirme les faits.
S’il a échappé, pour l’instant, à la redoutable procédure de l’«impeachment» qui se dessinait contre lui, le président Cyril Ramaphosa est loin d’être sorti des embrouilles. Même si le débat prévu pour se tenir devant le parlement, le président l’entrevoit avec optimisme et assurance, fort du soutien indéfectible de ses amis et camarades de parti, l’histoire est loin de son épilogue dans une Afrique du Sud où les affaires rattrapent toujours leurs auteurs!
En attendant, ceux qui rêvaient d’avoir, hic et nunc, la peau de Cyril Ramaphosa ou de lui faire rendre gorge doivent prendre leur mal en patience… ou alors ils devraient espérer que le miraculé de l’heure commette un jour à venir une autre imprudence du genre.
Une chose est certaine, le Grand Madiba doit se retourner dans sa tombe, de douleur et de honte, en apprenant tant de turpitudes accomplies sans ciller par les caciques du parti qu’il a forgé de son sang et par son exemple et qui, de nos jours, semble avoir perdu de sa pureté et de sa philosophie originelle!
Le poisson pourrit par la tête, dit-on! Pourvu seulement que la mauvaise graine ne fasse trop d’émules au sein de l’ANC aux affaires et toujours éclaboussé par les…affaires!
Par Wakat Séra
