Ceci est une déclaration de l’alliance Ensemble pour le Faso, suite à la situation à Nouna.
Dans un communiqué du procureur du Tribunal de grande instance de Nouna paru sur les réseaux sociaux, nous lisons que plus d’une vingtaine de civils ont été assassinés par des individus. Selon des sources bien informées, les personnes assassinées, parmi lesquelles, figurent des femmes et des enfants, appartiennent majoritairement au même groupe ethnique.
Depuis quelques semaines, nous recevons des photos exposant des personnes assassinées dans certaines régions du pays. Ces photos sont le plus souvent accompagnées d’audios où des personnes en détresse nous invitent à agir pour protéger leur vie. Nous nous sommes gardés de dire publiquement un mot sur le sujet au regard de son caractère très sensible. Nous nous contentions d’interpeller directement des magistrats et les gouvernants actuels placés à des niveaux de décision. Le message à leur endroit est que nous devons agir vite et bien pour garantir le droit à la vie de tous les Burkinabè sans discrimination. C’est en cela que le communiqué du parquet de Nouna est d’une importance capitale, nous rappelant que le Burkina Faso reste un Etat de droit en dépit de la juste et nécessaire lutte contre le terrorisme.
Depuis plus de 7 ans, nous luttons pour éradiquer le terrorisme qui a fait beaucoup de victimes dans les rangs des civils et des forces combattantes. Toutefois, il ne faut pas se tromper d’ennemis dans cette lutte. Pour gagner cette lutte, nous avons besoin d’être unis et soudés en tant que peuple et nation. L’ennemi, dans sa stratégie, tente de nous opposer entre Burkinabè. Il est conscient que la division est le terreau fertile sur lequel peut prospérer l’extrémisme violent. Nous devons résister à cette tentation suicidaire.
Dans ces temps difficiles où l’on a le sentiment que le ciel nous tombe sur la tête, nous perdons le sens de la Raison et toute pensée critique est rejetée pour contraindre au silence les gens bien. Et pourtant, il n’y pas de progrès possible dans une société où règnent l’ignorance et l’obscurantisme. Voilà pourquoi, les élites et tous les leaders d’opinion doivent continuer de donner de la voix afin d’inviter les populations au respect de la vie humaine en ne cédant pas au piège des groupes armés terroristes qui essayent d’opposer nos populations qui ont toujours vécu en harmonie sur cette terre de nos ancêtres.
Il est encore possible de sauver notre patrie de cette descente en enfer en faisant appel à nos valeurs culturelles et traditionnelles fondatrices. Qui sommes- nous ? D’où venons-nous ? Vivons simplement comme des Burkinabè !
Dans ces temps difficiles, les autorités traditionnelles et religieuses ont un rôle hautement important dans la préservation de la cohésion sociale. A cet effet, Ensemble pour le Faso voudrait les encourager à poursuivre leurs différentes actions de sensibilisation des communautés à ne pas céder à la haine, à l’intolérance qui sont des comportements contraires à nos valeurs culturelles.
Dans ces temps difficiles, le Président de la transition, garant de l’unité nationale, le capitaine Ibrahim Traoré doit affirmer une volonté politique claire contre toutes formes de stigmatisation et instruire son gouvernement à prendre les mesures nécessaires pour sanctionner ou faire sanctionner sans état d’âme tout comportement mettant en péril la cohésion sociale.
Dans ces temps difficiles, la justice doit rester le dernier rempart garantissant les droits et libertés de tous pour une société où règne la cohésion sociale.
Face à l’hydre terroriste, il n’y a pas d’alternative à l’union de tous et à l’acceptation de notre diversité pour éradiquer ce mal.
Ouagadougou le 05 janvier 2023,
Le Président du mois