Le Tribunal de Grande Instance (TGI Ouaga 1) a rejeté ce lundi 3 avril 2023, la demande de mise en liberté de l’ex-ministre burkinabè des Transports, de la Mobilité urbaine et de la Sécurité routière, Vincent Dabilgou, au cours d’une audience où le président du Nouveau Temps pour la Démocratie (NTD), est jugé pour « détournement de deniers publics, blanchiment de capitaux et financement occulte de parti politique ».
Après plusieurs renvois, l’audience de l’ancien ministre burkinabè des Transports, Vincent Dabilgou, a repris ce lundi 3 avril 2023 au Tribunal de Grande Instance (TGI) de Ouagadougou. Les débats ont concerné les observations préliminaires, les exceptions et les questions essentielles dont la liberté. C’est ainsi que le tribunal dit s’en remettre au Conseil constitutionnel pour qu’il dise s’il est compétent ou pas pour juger l’ex-ministre.
Par contre, il a rejeté les demandes de mise en liberté provisoire exprimées par les inculpés dans ce dossier à multiples rebondissements. Il a jugé les différentes requêtes « mal fondées » et suspendre l’audience du jour.
Après avoir écouté les déclarations du parquet du pôle économique et financier, des représentants de l’Etat, des conseils de la partie civile et les avocats de la défense, la cour après une première suspension, a accédé à la requête des Conseils du prévenu qui ont demandé un « sursis à statuer » car ils ont déposé un recours au niveau du Conseil constitutionnel pour fins d’inconstitutionnalité.
Par la suite, les échanges se sont basés sur les demandes de liberté provisoire des accusés. A la suite des Conseils des prévenus qui ont fourni des arguments pour soutenir leur position, le ministère public va se prononcer à son tour sur le sujet. Si le parquet n’y trouve pas d’inconvénient pour les autres accusés, il va s’opposer avec force à une remise en liberté provisoire de M. Dabilgou.
Selon le parquet, vu les éléments du dossier qui ont conduit l’ex-ministre des Transports devant la Chambre de jugement du TGI Ouaga 1, « il y a un risque » que Vincent Dabilgou s’adonne à de la « subornation de témoin ». Le parquet sera suivi dans ce sens par les avocats de la partie civile dont Me Prosper Farama, représentant du Réseau national de lutte anti-corruption (REN-LAC), qui a déclaré que tout le travail de la défense vise à la libération de M. Dabilgou.
Pour les avocats de l’ex-ministre, Vincent Dabilgou, leur client « subit » la procédure judiciaire. Ils ont également affirmé que les arguments avancés ministère public pour s’opposer à leur demande « ne sont pas sérieux », jugeant que « la procédure pénale doit être équitable » pour tous les accusés.
A cette audience, le parquet s’est attardé sur les comportements des avocats de M. Dabilgou qui se sont déportés. Pour le parquet, il ne fait pas son travail en fonction de l’opinion comme ces derniers ont fait savoir lors d’une conférence de presse. Le ministère s’est même offusqué de cette sortie médiatique qui visait à le charger. C’est pourquoi, il a laissé entendre qu’il ne l’acceptera plus et usera des voies juridiques pour se faire entendre désormais s’il le faut.
Les avocats Me Ambroise Farama et Me Christophe Birba, après s’être déportés de l’affaire lors de l’audience du mardi 21 mars 2023, s’étaient indignés le mercredi 22 mars « des violations graves des conditions d’exercice de la profession d’avocat relevées dans le cadre de cette affaire » et des « persécutions » dont subirait leur client.
Par Bernard BOUGOUM