Né le 21 août 1969 à Ouagadougou, le député du Mouvement du Peuple pour le Progrès (MPP, parti au pouvoir au Burkina), Alassane Bala Sakandé, en qui certains de ses homologues voient un « jeune expérimenté et rassembleur », est le désormais président de l’Assemblée nationale burkinabè.
Cadre supérieur de banque, M. Sakandé, ex-chef de Département Moyens Généraux à la United Bank for Africa (UBA), élu avec 104 voix pour sur 127 votants, remplace ainsi l’ex-président de l’Assemblée nationale Salifou Diallo, « la bête politique » qui était à la recherche du consensus à l’hémicycle.
« J’ai compris le message parce que ceux qui m’ont voté ne sont pas tous de la majorité et j’en tiendrai compte. Ceux qui ont voté contre et abstention, j’ai compris aussi leur message », a affirmé le nouveau premier responsable de l’hémicycle qui souhaite continuer l’œuvre de son prédécesseur.
Le désormais président de l’Assemblée nationale a « fait le serment (…) de marcher avec (les députés) dans le sillon tracé par Salifou Diallo ». « La charge qui est désormais la mienne, est certes noble mais combien périlleuse », a-t-il reconnu soutenant que « comme un enfant qui apprend à marcher, (il) trébuchera, titubera et tombera même peut-être, mais jamais (il) ne s’écartera de la voie ouverte par celui dont le souvenir fondera (son) action ».
Le « jeune » qui a été choisi pour être au perchoir, le secrétaire exécutif national adjoint au bureau exécutif national du MPP, dit « mesurer l’énormité de (son) pari mais le prend en toute conscience et en toute confiance sachant qu’il est (celui de ses homologues), tendant « la main à l’ensemble des députés sans distinction d’appartenance politique ou idéologique afin de relever le pari d’une législature qui saura apporter des réponses aux attentes des populations ».
« Nous sommes d’autant heureux que c’est un jeune qu’on a placé à la tête de l’institution », s’est réjoui le député de l’Union pour la Renaissance/Parti sankariste Alexandre Sankara pour qui M. Sakandé « a beaucoup milité dans les mouvements estudiantins et politique et a une grande expérience qui pourra servir l’Assemblée nationale ».
M. Sankara attend de l’homme aux « qualités humaines », la poursuite de « l’œuvre de consensus, de rassemblement », entamée par Salifou Diallo et « faire du parlement non pas une caisse de résonance, mais un véritable contre-pouvoir, un pouvoir de contrôle de l’action du gouvernement », appelant les jeunes à le soutenir.
« Il a l’obligation morale, légitime de marcher dans les sillons de Salifou Diallo. Il a l’obligation d’endosser et d’ajuster le costume qui lui a été offert, à ce qu’il est, à sa corpulence, à sa taille, il doit faire bonne prestance », a confié Adama Simboro président du groupe parlementaire de l’Union pour le Progrès et le Changement (UPC, parti d’opposition).
Pour M. Simboro, « tout seul, peut-être, il n’y arrivera pas mais s’il vise en permanence la quête de l’intérêt supérieur de notre Nation, nous sommes convaincus qu’ensemble nous animerons une nouvelle page de notre démocratie ». Selon lui, l’opposition attend de lui « qu’il soit un rassembleur, qu’il recherche le consensus, qu’il puisse avoir beaucoup de réserves et de reculs sur les intérêts partisans ».
Quant à Juliette Bonkoungou du Congrès pour la Démocratie et le Progrès (CDP), elle affirme que son parti restera « disponible pour l’accompagner » et « en tant qu’aîné de cette auguste Assemblée après une trentaine d’année de vie politique, chaque fois que cela sera nécessaire (elle) lui apportera (ses) avis et conseils, à lui d’en faire ce qu’il voudra ».
A cette élection, l’opposition « n’a pas présenté de candidat (parce qu’elle) a jugé qu’il s’agissait de continuer un mandat qui a été écourté brutalement » et a estimé « qu’il était normal de laisser la majorité choisir en son sein la personne à même de continuer l’œuvre de celui qui avait gagné contre (leur) candidat il y a 20 mois », a laissé entendre Mme Bonkoungou.
Le nouveau président de l’Assemblée nationale burkinabè, Alassane Sakandé, marié et père de deux enfants, est un ex-élève du Lycée Yamwaya de Ouahigouya, ville natale de Salifou Diallo, où il a obtenu le Brevet d’Etudes Premier Cycle (BEPC) en 1986. Il a été chef de Département secteur public à la United Bank for Africa (UBA) de 2010 à 2012, chef de Département relations extérieures à United Bank for Africa (UBA) de 2008 à 2010 et Cadre de banque à la Banque International du Burkina (BIB) en 1995.
M. Sakandé a été deux fois élu Conseiller municipal de la ville de Ouagadougou en 1995 et 2006.
Par Daouda ZONGO