Au Burkina Faso plusieurs effets militaires, notamment, des vêtements et des chaussures se retrouvent en vente sur les marchés. Ce mardi 18 avril 2023, interpelé sur la question, le ministre burkinabè en charge de la Défense, le colonel-major Kassoum Coulibaly a apporté des éléments de réponse devant les députés de l’Assemblée législative de transition en faisant cas d’un vide juridique qu’exploitent des commerçants pour faire leurs affaires.
L’intervention du ministre Coulibaly, ce mardi 18 avril 2023 à l’Hémicycle, fait suite à l’interpellation de deux députés, notamment Pawindé Edouard Savadogo et Samadou Ouaré, sur la réglementation de la vente de matériels militaires sur le marché et son encadrement conformément aux dispositions de la loi No 080-2021/AN portant régime général des armes, de leurs pièces, éléments, munitions et autres matériels connexes au Burkina Faso.
Selon le colonel-major, Kassoum Coulibaly, «la vente publique d’effets militaires telle que constatée actuellement, s’effectue dans une totale anarchie, mais il faut reconnaitre que sur la question, il y a un vide juridique qui est exploité». Par ailleurs il a fait savoir que «par mesure de police, en dehors du cadre légal, il a été entrepris de par le passé des saisies d’effets vestimentaires destinés aux Forces de défense et de sécurité (FDS) en vente libre et la fermeture de commerces». Cela s’est fait dans le cadre des opérations de lutte contre le grand banditisme mais également au lendemain de l’attaque contre l’Etat-major général des armées et l’ambassade de France à Ouagadougou le 2 mars 2018.
Même si ce secteur n’est pas règlementé, le ministre en charge de la Défense rassure que «dans la pratique, certains vendeurs sur recommandations ou conseils des Forces de sécurité, ne délivrent pas les effets sollicités que sur présentation par le client d’une carte d’identité militaire ou professionnelle, même sans une tenue de registre».
Il a laissé entendre que ces effets entrent souvent dans le pays sous forme de matière de seconde main appelé au revoir France où soit par la parade de l’importation de la friperie. «Certains équipements en vente libre pourraient également parvenir du surplus de l’importation officielle effectuée par des fournisseurs légaux au profit des Forces de défense et de sécurité», a-t-il poursuivi. Pour lui, cette situation pourrait résulter d’un déficit de contrôle en amont à l’entrée sur le territoire national quant au quantité de marchandise réellement importée.
Il a annoncé que l’Assemblée législative sera opportunément saisie pour aider à réglementer le secteur qui fait l’objet d’une attention particulière au niveau des services de polices et de gendarmerie.
En ce qui concerne les armureries, il a confié qu’ils exercent leur métier sur la base d’agrément avec un contrôle strict en amont et en aval. Mais pour d’autres équipements tels que les tenues militaires, les chaussures et autres matériels connexes il n’existe pas d’agrément pour leur commercialisation.
«En revanche tout comme les armes et les minutions civiles, les importations des effets militaires sont soumises à Autorisation spéciale d’importation. Les fournisseurs officiels d’effets militaires destinés aux Forces armées nationales et les fournisseurs d’équipements spécifiques destinés aux forces de sécurité intérieure exécutent les commandent qui leur sont faites en respectant les procédures réglementaires mises en place. Il en est de même pour les importateurs dépôt d’armes à feu et de minutions civiles», a souligné le ministre de la Défense Kassoum Coulibaly.
Par Daouda ZONGO