Le Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF) indique, dans un rapport publié le jeudi 20 avril 2023 et dont Wakat Séra a reçu copie, que «67 millions d’enfants ont été privés d’un ou de plusieurs vaccins entre 2019 et 2021 en raison des perturbations induites par la pandémie de Covid-19, mais aussi du fait des conflits, des contextes de fragilité et d’une perte de confiance à l’égard de la vaccination». L’organe de l’ONU déplore que cette situation ait provoqué, en 2022, une multiplication des cas de rougeole et une augmentation de 16% du nombre d’enfants paralysés du fait de la poliomyélite.
La pandémie de la Covid-19 a provoqué une baisse de confiance vis-à-vis de la vaccination infantile à travers le monde. C’est ce que révèle un rapport édifiant du Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF) intitulé “La Situation des enfants dans le monde 2023: Pour chaque enfant, des vaccins’’ et publié le jeudi 20 avril 2023. Cette baisse de confiance à l’égard de la vaccination infantile a atteint l’ordre de 44 points de pourcentage dans certains pays, d’après les données du rapport qui indique que pendant la pandémie, la perception de l’importance de la vaccination infantile a diminué chez les habitants de 52 des 55 pays soumis à l’étude.
Ainsi, «67 millions d’enfants ont été privés d’un ou de plusieurs vaccins entre 2019 et 2021, en raison des perturbations induites par la pandémie, mais aussi du fait des conflits, des contextes de fragilité et d’une perte de confiance à l’égard de la vaccination», souligne l’étude de l’UNICEF qui poursuit qu’en 2022 par exemple, le nombre total de cas de rougeole a «plus que doublé» par rapport à l’année précédente, tandis que le nombre d’enfants paralysés après avoir contracté la poliomyélite a «augmenté de 16 %» sur la même période. «Entre 2019 et 2021, ce chiffre a été multiplié par huit comparativement à la période de trois ans antérieure», confie l’UNICEF.
La pandémie a également exacerbé les inégalités existantes. En effet, souligne le rapport, la vaccination reste indisponible, inaccessible ou inabordable» pour beaucoup trop d’enfants, en particulier ceux issus des communautés les plus marginalisées. Si, fin 2021, l’Inde et le Nigéria (deux pays affichant une très forte natalité) recensaient la plus grande population d’enfants zéro dose, c’est au Myanmar et aux Philippines que leur nombre a le plus notablement augmenté, renseigne le document.
Le rapport met en garde contre le risque de voir s’accentuer la menace posée par cette réticence à la vaccination. «La confiance à l’égard de la vaccination de routine ne doit pas compter elle aussi parmi les victimes de la pandémie, sous peine de voir prochainement un grand nombre d’enfants succomber à la rougeole, à la diphtérie ou à d’autres maladies évitables», a averti la directrice générale de l’UNICEF, Catherine Russell.
Pour vacciner chaque enfant, «il est capital de renforcer les soins de santé primaires et de fournir au personnel de première ligne, majoritairement féminin, les ressources et le soutien dont il a besoin», suggère l’organisation onusienne. Pour résoudre cette crise de la survie de l’enfant, l’UNICEF appelle les gouvernements à «accroître leurs investissements» en faveur de la vaccination et à «collaborer avec les parties prenantes pour débloquer les ressources disponibles», notamment le solde des fonds alloués à la lutte contre la COVID-19, de façon à déployer de toute urgence des campagnes de rattrapage et à intensifier la vaccination afin de protéger les enfants et de prévenir des flambées épidémiques.
Par Siaka CISSE