Plus de deux millions de personnes ont besoin d’une assistance alimentaire immédiate au Burkina Faso, selon une étude menée en février 2023 par le Secrétariat exécutif du Conseil national de sécurité alimentaire (SE-CNSA), le Secrétariat permanent du Conseil national de secours d’urgence et de réhabilitation (SP-CONASUR) et le Cluster Sécurité alimentaire.
La population ayant besoin d’une assistance immédiate au Burkina Faso est estimée à «2 195 758 personnes», soit près de 10% de la population totale, révèle l’étude du Secrétariat exécutif du Conseil national de sécurité alimentaire (SE-CNSA), du Secrétariat permanent du Conseil national de secours d’urgence et de réhabilitation (SP-CONASUR) et du Cluster Sécurité alimentaire menée en février 2023. Cette analyse prend en compte la période de mars à mai 2023.
Les régions les plus touchées sont celles du Sahel (25%), du Nord (16%), de l’Est (15%), du Centre-Nord (13%) et de la Boucle du Mouhoun (11%). Les populations concernées sont majoritairement des personnes déplacées (plus de 1,5 million de personnes) à cause de l’insécurité qui les a contraintes à abandonner leurs moyens de productions et autres avoirs relatifs aux moyens d’existence, selon le rapport de l’étude des structures susmentionnées.
Selon des projections faites par les enquêteurs, l’effectif de la population vulnérable au Burkina Faso qui nécessiterait une assistance immédiate serait de 3 351 048 personnes sur la période de juin à août 2023. «Ces personnes qui représentent près de 15% de la population totale seraient concentrées dans les régions du Sahel (21%), du Centre-Nord (16%), de l’Est (16%), du Nord (14%) et de la Boucle du Mouhoun (12%)», indiquent-ils.
Les facteurs déterminants ayant engendré cette crise alimentaire sont liés, selon les analystes, à la dégradation continue de la situation sécuritaire, la flambée des prix des céréales, la conjoncture internationale liée à la crise russo-ukrainienne.
La crise alimentaire ainsi dépeinte pourrait, cependant, contraster avec la production céréalière nationale de la campagne 2022-2023 qui a connu une hausse au Burkina Faso. En effet, la production céréalière nationale définitive de la campagne agricole 2022-2023 est estimée à 5 179 059 tonnes, soit une hausse de plus de 11% par rapport à celle de l’année dernière. Les céréales concernées sont le sorgho rouge, le sorgho blanc et le riz avec des variations respectives de +29,35 %, +12,46% et +12,28%.
Mais cette hausse cache des disparités entre les provinces, puisque sur les 45 provinces, 18 ont connu des baisses de productions à l’image du Loroum (-63,12%), du Bam (-5,6%). Les localités concernées sont situées dans les zones à fort défi sécuritaire.
Par Wakat Séra