Le procureur général Ibrahima Bakhoum a requis, le lundi 8 mai 2023, deux ans d’emprisonnement dont un ferme et la délivrance d’un mandat d’arrêt contre le leader de l’opposition sénégalaise, Ousmane Sonko, lors d’un procès en appel pour « diffamation ».
Un emprisonnement de deux ans, dont un ferme, un mandat d’arrêt et la publication de l’arrêt dans cinq journaux. C’est la réquisition du procureur général Ibrahima Bakhoum lors du procès en appel, ce lundi 8 mai 2023, contre l’opposant sénégalais Ousmane Sonko. Sa candidature pour la présidentielle de 2024 pourrait dépendre du verdict de cette procédure judiciaire car son éligibilité ne serait plus préservée en cas de condamnation à une lourde peine, selon des avocats.
Ce dernier poursuivi par le ministre du Tourisme Mame Mbaye Niang pour « diffamation, injures et faux », était absent au procès devant la Cour d’Appel de Dakar. Il a annoncé, dimanche, sur ses réseaux sociaux, « ne plus collaborer avec la justice », assurant qu’il ne répondrait plus aux convocations des juges sans garantie pour sa sécurité.
Troisième de la présidentielle de 2019, M. Sonko est candidat déclaré à celle de février 2024. Lui et ses supporteurs accusent le pouvoir d’instrumentaliser la justice pour l’empêcher de se présenter à cette présidentielle.
Le parti présidentiel de son côté accuse l’opposant de vouloir paralyser le pays et de se servir de la rue pour échapper à la justice. En mars 2021, son interpellation alors qu’il se rendait en cortège chez le juge, dans l’affaire de viols présumés, avait contribué à déclencher plusieurs jours d’émeutes qui avaient fait au moins une douzaine de morts.
Le procès est prévu le 16 mai.
Par Wakat Séra