L’ex-ministère en charge des Transports a décaissé près de 600 millions de francs CFA en deux ans, entre janvier 2020 et janvier 2022, a révélé, vendredi 16 juin 2023, le Procureur du Tribunal de Grande Instance (TGI) de Ouagadougou. C’était au cours de l’audience du procès dans lequel Vincent Dabilgou, chef de ce département ministériel au moment des faits, et six autres sont poursuivis pour des faits de «détournement de deniers publics, financement occulte de parti politique et blanchiment de capitaux».
L’ancien ministre burkinabè en charge des Transports, Vincent Dabilgou, est poursuivi, avec six autres personnes, dans une affaire de «détournement de deniers publics, financement occulte de parti politique et blanchiment de capitaux». Ouvert jeudi 15 juin 2023, le procès s’est poursuivi ce vendredi 16 juin au Tribunal de Grande Instance (TGI) de Ouagadougou.
Au cours de l’audience du jour consacrée à l’audition des principaux prévenus, le tribunal s’est, notamment, intéressé à la gestion financière du ministère en charge des Transports pendant la période concernée par les faits, à partir de 2020 dont celle de la campagne électorale de la présidentielle et des législatives.
C’est ainsi que le Procureur du TGI Ouaga 1 a révélé que le ministère a décaissé près de 600 millions de francs CFA entre janvier 2020 et janvier 2022. Il a notamment, présenté les traces des différents décaissements au cours de ces deux années lors de l’audience.
A la barre, le directeur administratif et financier (DAF) du ministère à l’époque, Jean Gabriel Séré a reconnu avoir touché un chèque de huit millions de francs CFA en mai 2021 alors que celui-ci a quitté ses fonctions en janvier 2021. Suite aux interrogations du Procureur, M. Séré a confirmé la version de ce dernier indiquant que d’autres personnes ont également touché des chèques. Parmi ces dernières figure le DAF par intérim au moment des faits, Ousmane Sigué qui a encaissé, en février 2021, un montant de sept millions de francs.
Le ministre Dabilgou a assisté aux différentes auditions depuis le banc des accusés sans avoir dit un mot, la parole ne lui ayant pas été donnée. Cependant, le DAF Jean Gabriel Séré a indiqué devant le tribunal que M. Dabilgou était informé de l’ensemble des opérations financières qui ont été effectuées pendant cette période.
C’est sur son audition que l’audience du jour a été suspendue pour reprendre le lundi 19 juin prochain pour élucider davantage les circonstances dans lesquelles ces près de 600 millions ont été dépensées en deux ans par le ministère en charge des Transports.
Par Siaka CISSE