Le procès Marcel Tankoano et neuf autres co-accusés dans l’affaire dite de « l’Appel à incendier le palais royal du Moogho Naaba Baongho » s’est poursuivi ce jeudi 22 juin 2023, au Tribunal de Grande Instance (TGI) de Ouagadougou. Les prévenus Pascal Zaïda, Boukari Conombo, Boukaré Tapsoba et Karim Koné, appelés à la barre, ont réfuté les faits à eux reprochés.
Les prévenus Pascal Zaïda, Boukari Conombo, Boukaré Tapsoba et Karim Koné n’ont pas varié sur leurs déclarations faites lors de l’instruction du dossier et lors de leur audition à l’audience du jour.
Selon M. Zaïda, après avoir reçu des audios faisant cas de manifestations autour du palais du Moogho Naaba Baongho, il a voulu vérifier cela en laissant un message à Boukaré Tapsoba, pour qu’il vérifier cette information pour lui, s’il était en ville. Ce que M. Tapsoba dit avoir fait depuis son quartier Somgandé où il y était, mais en s’appuyant sur des amis qui avaient rassuré qu’il n’y a rien.
Malgré les interrogations du procureur qui a confrontés ces trois prévenus, ils sont restés sur leur position.
Le détenu Karim Koné, lui, a reconnu avoir participé à la réunion du 23 avril dernier du Front uni pour le Faso (FUF) au cours de laquelle il a été décidé de faire une déclaration d’adhésion d’autres Organisations de la société civile (OSC), laquelle déclaration devait être habillée par une vidéo.
Il a aussi reconnu avoir demandé 50 000 FCFA avec Pascal Zaïda parce qu’il était « coincé » financièrement et en réponse, M. Zaïda lui avait dit qu’il était aussi coincé mais il allait prendre l’argent avec Marcel Tankoano.
Le prévenu Salif Belem, qui jouit de la liberté provisoire dans cette affaire, a reconnu partiellement les faits à savoir qu’il ne sait pas la provenance des audios incriminés ni les auteurs de cette affaire d’appel à incendier le domicile du chef suprême des Mossé. Il a dit avoir, après, écoute les audio en question, qu’il juge « graves ». Et il a affirmé avoir fait sur place, trois audios pour appeler la jeunesse à la retenue et au respect des chefs coutumiers dont le Moogho Naaba Baongho qui est considéré comme leur figure symbolique.
Mais bien avant ces quatre prévenus, c’est encore le témoin principal Zakaria Tagnan, qui a été appelé à la barre pour se soumettre aux questions des avocats de la défense. « Pourquoi n’avez vous pas dénoncé les faits avant la publication des audio », a demandé Me Isaac Ndorimana qui a par ailleurs demandé au témoin de le prouver. Mais le témoin a rétorqué qu’il a des preuves.
Me Ndorimana a également demandé à ce qu’on fasse « une expertise pour déceler les auteurs des audios » avant de se déporter, à la demande de ses confrères qui pensent que sa constitution dans ce dossier est « gênante » car il s’est déporté pour ne plus défendre Marcel Tankoano afin d’éviter un « conflit d’intérêt ». Ses confrères estiment que sa constitution auprès de deux autres accusés pose un problème de cohésion.
Par Bernard BOUGOUM